Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.

Dimanche 27 décembre 2015 à 23:50

 
Même pour quelques heures ça valait le coup.
Te revoir après toutes les péripéties que la vie nous avait imposée. Après ces 2 affreuses années, dans cette école de tordus, de demeurés. Les whisky sur le plancher de ton appartement, les sauts dans le vide, le piano de ta grand-mère. Après les ballons à l'hélium qui font rire, les escapades en foret, les fleurs accrochées à ma porte. Même après ces pleurs devant les marches de ton escalier.
 
Je n'attendais rien de plus que ce que tu m'as gracieusement offert. Rien de plus que cette tendresse passée, passion atténuée par les années de voyages inespérés, amour indécis, adoucie des souvenirs d'entant. Mon hiboux des vieux dessins que j'entasse au fond de du garage. La boucle jaune en moins. Même idéologie, même rêveries, même étincelle de vie au fond des yeux.
 
Souvent j'en ai eu des flash-back de nos destins entremêlés de trop plein. De toutes ces fois où je perdais la boule, ces inconsciences qui me faisait paraître la fille que je n'étais pas vraiment. Et toi qui m'enlaçait. Tu me pardonnais non pas mes enfantillages, mais la maladie qui m'ensevelissait. Tu ne disais pas "c'est pas grave" mais plutôt "tu oublieras". Tu me prenais comme j'étais et avec le peu que j'étais capable d'offrir. C'est pour cette même raison que tu peux me revoir ce soir, sans mauvais pressentiment.
 
En me préparant tout à l'heure, je revoyais toutes ces mésaventures qui ne me ressemblait plus. Déjà la peur montait graduellement avant même d'avoir mis un pied dehors. Le reconnaîtrais-je ? Aura t'il changer ? Serais je si différente ?
La porte à peine poussée, je retrouve son odeur. Etrange de se dire qu'après 5 ans d'ignorance, on reconnait quelqu'un à son parfum. Il ne me laisse pas le temps de prendre conscience, m'enlace amicalement. Ca faisait si longtemps ..
 
J'écoute ses histoires, me remémore les souvenirs qu'il me propose, entend ses plaintes. Cette fois je prend notes de tout. Je n'oublierai rien de cet instant si particulier.  De ses lèvres, tout me semble important, le monde tourne différemment quand il parle et moi je n'avais rien compris. Quand il me serre contre lui pour la presque dernière fois, ça me déchire les entrailles. Une fois encore je ne sais pas comment le retenir. Et une fois encore, je n'en ai aucun droit. Il manque la robe de satin rouge.

Je suis ses pas dans l'escalier, jusqu'à la dernière marche, jusqu'au bruit de son vélo dans l'entrée.
Jusqu'à ce qu'une fois encore, j'entende la porte lourde claquer derrière lui. 
 

Vendredi 22 mai 2015 à 0:50

 
 

L'homme des neiges n'est pas bien mieux qu'un autres. Entre deux absences injustifiées, il ne s'exprime guère pour signifier ce qu'il ressent. Ne sait-il pas quoi penser ? A-t-il perdu sa langue ? Comment savoir. Si les femmes et le hommes ne se comprennent pas, c'est que cela fait bien des millénaires qu'ils ont rompus toutes communications. Pourtant à un moment de l'histoire c'est sûr qu'il y a eu un contacte. Alors que s'est-il passé ? Quand l'un s'affole, l'autre souri. Lorsqu'elle pleur, il prend la fuite. C'est à ni rien comprendre. L'homme des neiges à toutes les cartes en mains, ce serait bien la première fois. Mais il ne fait rien. On n'attend que quelque choses se passe là-bas. Un retournement de situation serait dur à accepter mais pourquoi pas ? Mais pas un mots. Les rires sont de plus en plus rares et l'on discerne qu'il y a du mouvements. Que dire de plus ? Appart un vide. On ne nous met pas au courant et l'on s'inquiète. Qu'en serait-il si il avait posé son nid ailleurs ? On ne le saura peut-être jamais.

 

Dimanche 16 novembre 2014 à 1:06

 Des années plus tôt, j'avais rencontré ce groupe immense dont les années avaient fait l'amitié. On ne m'avait posé aucune question, intégrée plus vite qu'il n'en faut pour le dire, du genre si t'es là c'est que tu le mérites, c'est tout !e me rappel qui y avait un type en particulier, qui semblait toujours pommé. Malgré les soirées qui passaient, les événements de la vie, il restait le même. On aurait pu prendre une photo de lui adossé à chaque mur, de chacune de ces nuits et les superposer qu'elles auraient été identiques. Pas bien méchant mais plutôt lourdaud quand l’alcool coulait à flot. Le destin ne l'avait pas vraiment laissé pour compte. Il faisait même partie si j'ose dire de la petite élite. Ses parents avait la baraque qu'on n'ose même pas rêver. La belle école, la voiture, les potes et la copine canon mais pas conne qui allait bien avec. Pas dégueulasse, il plaisait à toutes celles qui s'approchaient de trop près. Et même si l'amour parfois vous effleure, sur lui elle avait fait bien plus qu'un simple trou dans le cœur. Il l'aimait, ça se voyait. Il la bouffait du regard. A chacune de ses entrées en salle, de ses pas de danses un peu trop chaud, il la dévisageait. Sans jalousie, sans crainte. D'un simple regard d'amant conquis.

Il avait tout sans que cela ne l'atteigne. Je n'arrivais pas à concevoir qu'il y ai pu avoir quelques maux que ce soit. D'où auraient ce pu provenir ? Comment et puis surtout pourquoi ? Un soir le verre de trop avait fait son effet. Déjà, la soirée avait débuté pour lui de manière différente. Loin de se cacher dans les jupons de sa chère et tendre, il se voulait au centre de tout et de tous. Les mots en entraînant d'autre, j'ai appris que son monde de bien-aisance avait commencé à s’écrouler le jour où la donzelle en question, s'en était aller gambadé sur l'herbe du voisin. Craquage complet, il s'était enfui à l'autre bout du monde pour plusieurs mois espérant trouver au retour que tout avait une saveur différente. Le monde n'avait pourtant pas changé mais sa vision, s'étaient grande ouverte. Ses études, son devenir et « l'empire familiale ». Tant qu'il était accro, il supportait ce que d'autre lui enviait plus que tout. Cette vie toute tracée qu'on lui dédiait. Il ne s'était jamais dit qu'il n'en voulait pas parce qu'on l'avait formaté à ça. Il n'avait jamais même songé à ce qu'il pourrait y avoir comme voix secondaire. Il aura fallu un cœur brisé, plusieurs jours de larmes et un peu de temps pour réussir à s'échapper de tout ça. Il y avait découvert la liberté . Celle de faire ce qu'il voulait, mais de se prendre quelques murs parfois. Penser par et pour sois même et non plus en pensant constamment aux autres.

 

Jeudi 21 août 2014 à 22:18


La fille d'à côté elle triche. Elle mate le monde derrière son beau rideau, zieute un peu partout chez les autres, voit les terrasses abandonnées, entend les mères de familles s'égosiller sur des mômes pas très finis. Du coup elle pense que c'est chez elle qu'il fait le plus beau. Normale. Elle s'est crée une bulle à son image, pleine de paillettes, haut en couleurs et elle se dit que c'est un peu ça la vie. Une bonne musique en bande sonore, des films à l'eau de rose pour parfaire le décor. Elle s'y croit. Elle y croit à toute ses conneries là ! De temps en temps, elle tombe sur un bel hommes adossé à la fenêtre d'en face et s'imagine des choses. Qu'un soir on viendrait sonner à sa porte, sous un prétexte des plus bidon. « Bonsoir, vraiment désolé de venir vous importuner mais ça fait plusieurs semaines que je vous vois de ma fenêtre. Je pense à vous un peu plus chaque nuit et je ne sais pas, je me suis dit qu'il fallait que je vienne vous le dire. » Ou pas ! Sans lui demander son avis, il pousserait la porte et l'embrasserait tendrement contre le mur. De surprise, elle laisserait tomber sa cigarette par terre, donnant ainsi une raison à cet affreux trou dans sa moquette. Elle rêve beaucoup la fille d'à côté. Elle fantasme à tout se qui pourrait se passer si elle daignait sortir le bout de son nez. Sauf que non. Il fait bien plus beau derrière ses trois barreaux de prison. Elle préfère pas s'aventurer dehors. Et puis quand on entend toutes ces histoires qui passent à la télé … Elle à bien raison de ne pas faire comme tout le monde. De ne pas tenter l'impossible pour ne ramasser que les miettes des autres. De ne pas se mouiller . Quitte à ne jamais rien vivre de majestueux, elle ne goûtera pas non plus au désespoir qui va parfois de paire. Elle le sait mais s'en contente. Elle fait bien. Et pi c'est vrai qu'ils sont beaux ses rideaux, à la fille d’à côté.

 

Lundi 21 juillet 2014 à 22:58


J'y crois sans y croire, sans pour autant penser que tout s'arrêtera d'un coup. Il n'y a de raison à rien et de questions sans réponses que si l'on en décide ainsi. Pour clarifier l'inexplicable, il faut agir. Pour en finir avec ce qui est déjà entamé, prendre des décisions !

Il est 18 heures passé, d'une trop chaude journée, après une bien mauvaise semaine. Les voisins braillent à s'en tordre les poumons, la mère pie sifflote ses dernières mélodies, la pendule m'observe d'un bien méchant regard. Minute après minute.

Bug

J'aimerai bondir du meuble sur lequel je me fane. 1 heure maintenant que je n'y consens pas. J'ai besoin de me vider de mon mal mais on s'agite autour de moi. On veut me faire tomber un sourire mais rien ne vient. Pensées trop brumeuses, désirs improbables. La semaine se terminera comme elle a commencé. Dans un mauvais réveil et l'absence de discussion.

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