Te voilà nue dans ses bras, depuis bien plus d'une heures. Petit à petit tu émerges, tu reprends conscience de qui tu es et de ce que tu as fait. Ta vision restes néanmoins flou, tes doigts tremblent encore et tu ne saurais marcher d'un pas assuré si on ne t'aidait pas. Mais tu es vivante et c'est déjà ça. La journée fut longue, et après avoir déambulée quelques peu dans les rues parisiennes, tu t'étais soudainement mise à penser à ce mec au prénom un peu décalé, rencontré sur un site qui l'était tout autant. L'esprit vif et la tête pleine de bonnes idées. Tu ne lui avais pas tant parlé que ça, deux trois mails tout au plus, échangés au hasard d'un mois qui se traînait en longueur. Quelques sourires face à ses mots, devant ton ordinateur et puis cette proposition alléchante faite hier soir. Il commençait à te plaire, sans crier garde il s'immisçait petit à petit dans ton subconscient, tu rageais de ne pas recevoir de ses nouvelles, tu l'attendais sans savoir vraiment pourquoi. Alors forcément après une journée comme celle-ci, aussi foireuse qu'elle puisse l'être, tu te perdais à l'imaginer. Inutiles les rencontres internet que tu disais, qu'il n'en ressortait jamais rien de bon. Pourtant sans l'avoir même encore rencontré ton coeur fulminait. Alors quoi de plus naturel que de lui envoyer un message, pour prendre la température, savoir ce qu'il faisait aujourd'hui ... A peine trente minutes plus tard et vous vous retrouviez à ce petit bar qu'il affectionne tellement, juste au bas de son boulot. Le temps de prendre conscience de qui est l'autre que vous étiez déjà sur la terrasse du patron en train de fumer. Quelques minutes encore, un massages plus qu'entamé et vous faisiez l'amour comme des barbare. C'était donc ça, coucher avec un parfait inconnu, ou alors était-ce la drogue prise 20 minutes à peine plus tôt ? Les sensations décuplées par centaine, ce sentiments de toute puissance et de laisser aller ? Se perdre sans compter au détriment du reste ? Si ça s'était arrêté là ç'aurait été le plus beau jour de ta vie. Mais le réveil est toujours un peu brusque. Son odeur ancrée sur ta peau, ces mots qui deviennent insipides au fur et à mesure qu'il en rajoute, ce regard presque animal qu'il a posé sur toi. Cette perte totale de contrôle que tu dénigres tant chez les autres. Mais voilà tu l'avais voulut, tu l'avais eu comme demandé, avec tous ce que ça comportait. Un plaisir jamais inégalé et une honte tout du moins aussi élevée. C'était donc ça ! Te voilà nue dans ses bras, sûrement depuis plus d'une heure. L'horloge murale affichant 20h passé, il serait grand tant de penser à rentrer. Dehors il fait déjà nuit et tu vas reprendre la voiture alors que tu ne t'es pas tout à fait remise. Tu pries très fort en espérant ne pas te faire contrôler, penses à ton papi qui serait plus que moqueur, si ce n'est pas simplement écoeuré de ta conduite. La route fût interminable, la journée de même, enfin tu retrouves ton lit avec la joie d'un condamné à mort qui aurait vue sauter sa peine. Le genre super confiant qui se dirait que demain sera enfin un autre jour, et que même si dehors le monde est cruel, c'est le moment de redoubler d'efforts pour tenter de vivre comme il se doit. Pour ne pas retomber de haut. Et même si ce soir tu es loin d'avoir pris les choses en mains, tu parviens tout de même à trouver la motivation pour te faire promettre de ne plus jamais le contacter. C'est déjà ça ...