Ses pas, en bas des marches, résonnent déjà comme l'ultimatum auquel je ne me suis pas préparé. A sa démarche nonchalante, je sais qu'elle hésite encore. Elle ne s'imagine sans doute pas que je l'entend déjà. C'était il a plusieurs mois, la dernière fois, notre dernière rencontre. Nos derniers instants. Je la revois encore franchir la porte, l'air sombre et pourtant fossette en coin. Elle se voulait rassurante jusqu'à la fin, tentant de me persuadée que rien ne changerait. Mais je connaissais le mal que javais fait, les tords qu'elle me reprochait, alors je l'avais laisser s'enfuir.
J'entrevois son ombre derrière la porte, immobile. j'ai tellement peur qu'elle disparaisse d'un coup, cette fois sans même un au revoir. Je vois sa main qui s'élève, prête à frapper. Je ne lui ai pas encore ouvert et pourtant je sens qu'elle bouillonne de tant questions auxquelles j'ai peur de ne savoir répondre. J'espère juste avoir le droit à une seconde chance. Ne serait-ce que pour la garder un peu plus près de moi.
Longtemps j'ai cru que pour aimer il fallait trouver sa "moitié". Alors que c'est de pouvoir tout perdre à tout moment qui fait d'une personne l'essentiel. En entrebaillant la porte je savais que je j'allais tomber sur ce genre de personne. Magnifique en satin rouge, je me doute que le hasard ne fais pas si bien les choses. Mais je ne dit rien. Les mots se perdent en long silence. Et même si les sourires ne sont plus ce qu'ils étaient, ton regard lui, semble apaisé.
J'ai peur des premières paroles. Des sujets qui seront abordés. J'ai peur de toi, bêtement, mais parce que je connais ta rancune. Je sais qu'à la seconde même où tu poussais ma porte, c'est que ta décision était enfin prise. Et qu'elle soit bonne ou mauvaise, tu ne me faciliterais sûrement pas la tache. Tu disais souvent savoir à quoi je pense, bien avant que les mots ne s'échappent. Voyons un peu ce soir, si il te reste de tes dons.