"Je n'ai pas de juste milieux, avec moi c'est tout ou c'est rien !" (Carmen)

Mardi 27 mai 2008 à 22:02


Je te suivais du regard. Parti chercher tes partitions, rien que ça j'en tremblais. J'angoissais un peu parce que l'on m'avait dit que tu pouvais faire tellement de choses avec un simple piano. J'avais peur de céder moi aussi, comme tout les autres. De prouver ainsi une fois encore que je n'étais rien d'autre qu'une personne extraite de cette même masse.

Tu t'assois sur ton banc, déjà, tu ne me vois plus. Tu déplis alors tes longs doigts de pianiste fou, chacuns à sa place et de trois quart tu te places. Bientôt les nôtes s'envoleront et la musique commencera. J'attend la suite avec impatience.

Une note, puis deux, puis trois. Et d'autres qui suivent. J'ai la désagréale impression que tu l'as exprès. Me prendre par surprise... quoi de plus facile. Défilé de sons qui ne font plus que s'accélérer, l'air chargé de trop plein d'émotion. La salle que tu transportes avec toi. Autre part. Dans un autre monde, le tien, où tu sais si bien nous emmener. Le miens rejoint le tiens et ça lui fait le plus grand bien. Les allentours ont disparus.

Mes regards malgré tout qui restent lucides. Tes mains, si belles, toi. Ton visage. Petites mimiques que tu n'as pas l'air de contrôler. Les pieds qui tappent de plus en plus fort sur les pédales, ta tête que tu balances en mesure. Et le tout qui se déplace de manière presque instinctive. Tes doigts qui se prommènent sur le clavier, comme si ils ne l'avaient jamais quitté, comme si ils en connaissaient tous les moindre recoins et où tapper exactement pour n'en ressortir que le meilleur. Tel un automate tu les abaisses et les lèves de manière perpétuelle comme si tout n'était qu'un éternel recommencement de gestes automatiques. Tes yeux, un coup d'oeil. Ils sont fermés. Tu la connais donc par coeur ? Chaque fois que l'on attendait un son, une hauteur, tu nous en faisais découvrir une autre, cent fois, mille fois mieux. Je l'ai apprise moi aussi cette musique et pourtant j'ai l'impression que les deux versions sont totalement différentes. je perçois des changements, tes changements de tons, de tempos, de rythme, tes ajouts qui font que tu ne la joues même plus, tu l'interprête à ta façon. Tu t'appropries la musique. Tu voulais passer un message, dis toi que tu as fait bien mieux, tu as fait passer toutes les émotions inimaginables. Et ce, en un simple morceau de piano.

Toute note reflétait un sentiment à elle seule et toutes émotions ressenties ne provenaient que de ces suites de sons, imperceptiblent sûrement pris séparement, qui nous emportaient dans des souvenirs loingtain qu'il fait bon de temps à autres de se remémorer. Qu'ils soient bons ou non.

Puis j'ai vu pour la dernière fois tes mains se soulever, tel des mains d'automate. Le rapprochement ne s'est fait qu'un peu plus tard car bien que tes mains se soient arrêtées dans ma tête, le charme continuait encore. Et puis j'ai compris. Compris que c'était la fin d'une experience des plus troublante. Compris que tout ça n'était qu'un rêve et que la dure réalité des choses n'allait pas tarder à reprenre le dessus.  Ai réalisé qu'il était temps de partir.

 

Lundi 26 mai 2008 à 22:17


 

- Alors tu t'es bien déglingué cette apèm' ?
- Désolé mais aujourd'hui on est resté correct.
- Ah bravo ! Et alors, ça fait du bien de rester clean de temps à autre ? ... Enfin si on peut dire.
- C'est à peu près ça. On se comprend.
- J'essaie de te faire du mal et toi tu me réponds "on se comprend". Tu me dégoutes.
- Pourquoi t'essais de me faire du mal ?
- Pourquoi pas ?
- C'est pas une réponse.
- C'est vrai. T'aurais préféré un " Parce que je te vois faire un peu tout et n'importe quoi, tout en n'en ayant strictement rien à faire des conséquences et ça, ça m'emmerde ! Ca m'emmerde parce que je ne peut rien y faire. Ca m'emmerde parce que j'aimerais bien être à ta place parfois, que je te jalouse presque autant que tu me déçois. Parce que même si je te sens heureux, d'autres fois j'ai l'impression que tu te massacres du dedan de manière très consciente, et ce pour de simples fausses raisons comme cette putin de connerie de place dans ton foutu groupe d'ami. Alors tu te bousilles toi plutôt qu'eux et je sais malgré tout ce que tu peux en dire que tu n'es pas ce mec que tu montres être en surface"
- C'est mieux ouais. En même temps je voulais pas que tu comprènnes mais que tu viennes avec moi. Je voulais t'apprendre tout ça. Mais j'ai pas pu.
- Ah oui excuses moi. C'est vrai que j'avais pas besoin de toi pour me tuer de l'interrieur.

Lundi 26 mai 2008 à 16:03


 

Au commencement il n'y avait rien.
Juste toi et la connaissance de ton blog haut en couleurs, du rastafoutisme, tes éclats de rires comme tes conneries, toutes ces photos d'une vie que tu voudrais que l'on croit si superficielle.
Puis il y a eu la découverte d'un autre toi. Un rien plus profond. Que j'ai préféré je dois dire.
Au début je me suis dit tien, un internaute de plus qui se dit être mon "fan". Bof dans trois jours il m'aura oublié. Et je ne lui en voudrait pas. Ce ne sera toujours qu'un de plus. Faut croire que c'était différent cette fois. Coriace la chose. Qui l'aurait cru ?
Par la suite rien d'important, Bernard Werber, les Wriggles, un style qui plaît, une vie qui semblent bien remplie et d'autre petites choses que bien des jeunes de notre âge doivent avoir en commun avec nous. Mais chut, eux, ça ne comptent pas. En tous cas rien qui n'explique quoi que ce soit au pourquoi du comment, ta vie, tes soeurs, les photos, le dessin, le Canada. Elles. Le nawak, l'agneau, les mails, le violet. les cheveux bouclés.
D'autres conversations suivront j'espère.

Au début ça ne devait être qu'un simple sous-marin jaune, des méchants bonzohmes qui abandonnent subtilement mais néanmoins méchament les gentilles et belles jeunes femmes qui sans eux ne survivraient pas à l'emprise de la solitude.
Tu vois finalement, c'est tout autre chose.

Jeudi 22 mai 2008 à 22:37



Elle s'est mise en tête de refaire toute l'instalation de la maison. Elle a fallit foutre le feu au micro-onde, deux fois. On retrouve ses affaires éparpillées un peu partout. Les céréales ne sont plus planqués au même endroit. Et par dessus tout elle fait une crise d' "écoutez moi, moi aussi je  suis là, même si vous ne me parlez pas". Hein ? Oui ça fait seulement deux jour qu'elle est là


Je lui ai enfin tout avoué. Cela faisait bien des mois que je me gardais tout ça pour moi. Je crois que je me sens mieux. Je crois ? Oui rien n'est jamais trop sûr je crois. Oui encore. Et il s'en ai fallut de peu. A quelques secondes d'écart, à une autre divaguation de conversation près, rien n'aurait été dévoilé. Peut-être aurait-ce été mieux ainsi. Peut-être.


C'est rien qu'un petit truc entre nous mais parfois un rien qui sait, ça change beaucoup.
Ca rend heureux quelque fois.

Samedi 17 mai 2008 à 11:39



- Tu viens cet été ? J'aimerais te faire lire le scénario ...
- Je ne peux pas voir ton frère.
- ... Tu n'es pas obligée de le voir ? Et pourquoi en aurais-tu peur ?
- Pas la peur. Des choses à dire. Trop ou pas assez.
- Ca ne change rien : tu n'es pas obligée de le voir !
- Tu ne comprends pas. Je ne peux pas ne pas le voir.


Tu vois la fille dans le coin là-bas ? Celle avec le verre à la main ? Oui. Tu y es. Cette fille on lui dit "je t'aime" comme par accident, on la fréquente comme un chat noir un vendredi 13. Pourtant, médicalement parlant, elle est en vie.


 


Parce que c'est sensiblement exactement ça.
Que trop ça fait flipper parfois.
Si je n'étais pas moi, il y aurait de grande chance que je sois
elle.

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