Il était une fois moi, un rien métisse sur les bords, totalement germano-Camerounaise.

Samedi 20 septembre 2014 à 11:32

 

Depuis j'ai grandi. J'ai appris que quelques mots posés à plat sur un post-it ne signifiaient pas grand chose, quand on n'a à peine 16 ans. On a beau lancer toutes les promesses que l'on souhaite au vent, il n'y a jamais personne pour les rattraper. On peut juste espérer, croire qu'un jour que les paroles qu'on aura eu tant de mal à chuchoter dans le noir, sous une couette, iront siffler, quelques années plus tard, dans les oreilles de celui pour qui elles étaient destinées.

On n'a été proche c'est vrai. Un jour seulement, comparé à tous ceux écoulés depuis. Les visages amicaux ont pris quelques rides. Les sourires ce sont effacés depuis que les rêves se sont transformés en métro, boulot, dodo. Non t'inquiète je ne pleure pas, je suis juste un peu touchée. Tu sais j'ai toujours mon cœur d’adolescente qui même s'il ne croit plus aux contes de fées, persiste à attendre l'arrivée des paillettes.

Alors bon ne t'en fais pas, c'est jamais grand chose, un cœur qui fane. Un de plus un de moins, entre tes mains pas de quoi s'affoler. Je sais bien que tu as l'habitude. Tu fais tout pour que l'on pense que tu n'est plus que ça. Mais moi, je t'ai connu d'avant. Je sais. Je n'ai pas oublié les nuits au coin du feu à se raconter nos vies ou pas. Les instants volés dans ma voiture, à enchaîner clope sur clope pendant que tu me parlais d'Elles. Parfois ça me faisait rire. D'autres beaucoup moins. Quand un premier amours vous parle avec le cœur de toutes ces femmes qu'il a chérie, vous avez beau avoir vécut toutes les vies du monde depuis, ça fait toujours quelque chose.

C'est pas grave finalement. La réciprocité n'est pas toujours évidente à admettre. Tu as sans doute raison de la jouer comme ça. T'aurais juste pu arrondir un peu les angles. Me faire croire que je n'étais pas que bonne à sortir ma monnaie. Malgré les années. Mais c'est pas grave je te dis.

L’essentiel c'est surtout qu'Il passe une bonne soirée.

Vendredi 5 septembre 2014 à 1:09


On disait que je m'y sentirais bien, que les habitants y étaient plutôt accueillant, à l'écoute. Pas dérangeant. On m'a fait croire que c'était l'endroit où poser ses valises, qu'il fallait faire confiance … Je n'ai déjà pas confiance en moi alors je ne vais pas commencer par les autres. Autant dire que j'y ai détesté chaque seconde passée. Un jour, une épreuve, une douleur. On espère la fin de journée comme une délivrance même si l'on sait que le lendemain sera tout aussi terrible.

On me parle de chose, ou d'autre .. J'ai l'impression d'être dans une bulle dont la superficie diminue à chaque mouvement que je fais. Ils s'articulent derrière, s’essoufflent en paraphrases mais sans succès. Dans un dernier élan, je tente de lire sur leurs lèvres, de focaliser sur leurs gestes pour y trouver un quelconque indice. Rien ! Plus je m'agite, moins j'ai de contrôle et moins j'ai de contrôle … Mon calvaire s’accélère, l’enfer devient réalité. Malgré leurs sourires brillants de bon vouloir, la paranoïa s'en mêle. Encore une semaine avant de pouvoir reprendre ma vie en main.

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