C'est plutôt étrange parce que nos dialogues étaient presque inexistants. Une relation sans mots, ni pour la justifier, ni pour l'expliquer. Une rencontre plutôt hasardeuse, un jour où la pluie m'avais fait voir trouble et remplacer le corps d'un homme, par celui d'un autre.

Cela relevait plus de nos regards échangés de manière inhabituelle lorsque l'on se passait à proximité, accompagnés de sourires complices quand il s'appercevait que j'épiais l'une de ses conversation. Mais j'appréciais beaucoup nos quelques égarements. On n'avait pour ainsi dire pas grand chose en commun. On n'avait pas vraiment besoin de se parler non plus. Juste une fois on s'est dit bonjour, plus génés de s'aventurer sur un terrain inconnu à nos relations communes qu'autre chose.

Finalement on ne se cotoyaient même pas.
L'un vivant à un bout, et l'un de l'autre.

Sans vraiment le connaître, je savais déjà lui faire confiance. Je n'avais pas peur qu'il me racompagne seul, ou de faire une quelconque gaffe sur un sujet qu'il estimerait tabou. Je le connaissais par ce que j'en avait entendue parfois, par sa compagnie plutôt agréable et par sa voix chaleureuse. Il ne me connaissait que de mes sourires taquins mais embarrassés en descendant du car, de mes grimaces quand on se quittait et de mes clins d'oeils souvent innatendus.
En partant je perds de ces choses-là, de ces relations si simplettes qu'elles semblent dénuées d'interrets et de sens alors qu'elles en regorgent.
Je perds de ces sourires coquins échangés parmis ces regards tristes du soir avant de rentrer chez moi.