Impression d'impuissance, un semblant de jalousie peut-être. Une impression oubliée depuis qu'ils étaient là pour la combler. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cette gêne, cette sorte de mise à l'écart. Toujours quelqu'un s'était trouvé près d'elle pour lui tenir les mains, la soutenir quand besoin il y avait. Et là, elle se trouvait au bord du trou, sans personne pour l'empêcher de tomber. Malgré ses cris persistants. Elle, dans son coin, et les autres plus éloignés et si proche en même temps. Certains s'approchant très près, regardent et s'en vont. Ils font mine de ne rien voir, de ne pas la voir mais on sait tous qu'ils l'observent du coin de l'œil chaque fois qu'ils passent devant. La politique de l'autruche tu connais ? La tête sous terre, on ferme les yeux, on attend et on voit ce qui se passe. Ah bon, je croyais. On l'avait déposé là, comme un simple jouet que l'on a oublié. Jamais cherché. Jamais retrouvé. Avec lequel l'on a plus eu envie de s'amuser, tout simplement.
Elle a fini par tomber.
Pourtant elle ne lâchait pas prise, et persistait dans son attente. A espérer qu'un jour peut-être on viendrait la rechercher pour une ultime dernière fois. Avec une corde qui lui tomberait d'en haut comme par magie, des mains qui prendraient soins d'elle tendrement, une voix au loin qui l'appellerai chaleureusement et un visage connu ou pas pour l'accueillir à la sortie. On lui avait appris le principe de l'espoir et bien que parfois c'était difficile d'y croire, elle s'y accrochait comme à cette dernière branche qui pouvait tout faire basculer. Seule au fond de son trou à ressasser des souvenirs trop joyeux qu'elle ne pouvait plus digérer.
Chapeau bas disait-elle. Ouais, chapeau bas.
L'attente fût longue. Les sanglots aussi, sanglots qui d'ailleurs furent plus intérieurs qu'autre chose. Mais sans état d'âme. Une robe rose bonbon ternis par la poussière et devenue couleur saumon-grisâtre, des cheveux blonds abîmés et cassant, emmêlé de trop peu d'attention et un teint de pêche devenue blême par les ravages du temps. Une ombre s'était finalement risquée à se pencher au dessus du ravin. Combien de temps après ? Quelques secondes, une minutes ou deux. Plusieurs heures, des jours, des mois peut-être. Ou plus encore. Elle ne se souvenait plus. Seulement de se soulagement qui l'avait envahit toute entière. Un sentiment de renaissance, de gratitude démesurée. Une bouffée de chaleur qui vous attrape les poumons et ne les lâche plus à vous en étouffer. Sourire grimaçant et gros pincement. Un mélange de pleurs et de joie, mais le plus beau mélange sans aucun doute.
Négligée, omise, effacé et brisée. Un temps. Délaissée longtemps. Jusqu'au prochain oublis.
On l'a aidée à se relever. Épousseter de-ci de-là et remise sur pieds en moins de temps qu'il n'en faut. Des mains douces l'ont prise dans leurs bras, lavée, coiffée, habillée, faite marcher, prête à partir. Et elle s'est remise à vivre avec l'aide d'une petite damoiselle, c'est pas trop mal, mais elle s'en mort les doigts d'avance de ce bonheur qu'elle sait bien trop éphémaire. Elle aimerait grandir un peu, ne plus dépendre des autres. Prendre ses jambes à son cou et voyager partout. Mais elle reste une poupée de chiffon. Ca la bouffe du dedans même si du dedans elle n'en a pas vraiment. Une poupée de sucre qui se brise en deux aux moindres coups durs, aux moindres blessures trop profondes.
La fragilitée est un vilain défaut m'a t'il dit.
Et je crois qu'il n'avait pas entièrement tord.
Jeudi 29 novembre 2007 à 22:13
Samedi 17 novembre 2007 à 15:52
Il a un coup d'autruche, mais il s'en moque, parce que ça le fait bien marrer. Mon ange était encore au Sud aujourd'hui, mais ça l'indifère, on ne vit qu'une fois m'a t'il répondu. On a crié que Jack était mort plusieurs fois, mais ça leurs était égale à tous, parce qu'ils ne le connaissaient pas de toutes façons, et qu'il n'était plus là pour le contester. Et elle nous a observé pendant toute l'heure, mais on s'en foutait, parce qu'on avait rien dit, rien à dire, ni à se reprocher d'ailleurs.
Les cours ne se résument plus qu'aux poussins et Géraldine qui déforestèrent le Groenland parce que les grizzlis chantent avec Marcel. A la fleur du temps qui s'est fixée dans le présent, parce qu'elle avait bien trop peur d'avancer il paraît, et de voir ce qui se cachait derrière le voile. Elle a pourtant mal choisit son temps qu'est le notre. Les Anémones du Japon m'obsèdent de plus en plus, son épée tribale m'a transpercé le coeur, et le sang, coule toujours à flots depuis. Parce que la brume elle sentait pas bon ce matin. Et puis il y a tout un ciel étoilé qui a pris vit dans mon cahier. Peut-être que je vous parlerai de ce soleil qui réchauffe mon corps à coup de rayons froids en ce moment. Ou alors je vous parlerais de mon pianiste automate qui est bien plus intéressant, une fois que je l'aurais vu et surtout écouté jouer.
Surprise j'ai été. Puissance quatre même.
Tout ça parce que j'ai eu l'audace de vouloir faire ma promenade blogeuse du samedi.
Jeudi 15 novembre 2007 à 22:36
Par delà le cour de philo.
Par delà la fenêtre.
Loin caché derrière les nuages.
Là-bas sont mes pensées.
Déjà en entrant dans la salle je sentais qu'elles se pressaient contre ma boîte crânienne pour en sortir. A peine assise sur cette chaise de plastique refroidit que je les ai vues s'envoler au loin avec le vent de passage. Lui avec elle. Elle et lui. Lui qui espère. Elle qui attend sagement et bêtement.
Le cours d'histoire, tes infos du matin, les toi sur moi et vice versas, le froid des beaux jours, nos incompréhensions souvent, nos délires qu'a nous deux, tes pensés que je faisais mine ne de pas comprendre, toutes ces heures passées à ne rien faire et tous ces souvenirs qui reviennent en courant.
J'aimerais savoir pourquoi maintenant. Mais ne serait-ce pas cette ébauche de réponse, que je refoule de plus en plus chaque jour, sachant pertinemment qu'elle répondrait en partie à une réalité que j'essaie d'oublier ? Je tente inlassablement de récupérer une ombre que je n'a jamais su posséder.
Trop loin maintenant. Ou pas assez.
Et en ce moment il n'y a que mon ange pour me faire rêver et espérer des mondes inconnus qui m'attirent de plus en plus dès qu'il m'en parle. Et je sens que je ne vais pas tarder à céder. Si ce n'est déjà fait.
De temps à autre l'on n'a pas les mots pour dire lorsque tout va bien.
Ou presque.
Mercredi 14 novembre 2007 à 22:04
Le crépuscule m'a abandonné, la matinée fut difficile, je sentais que la journée allait être longue. Quant à l'après-midi je ne lui en ai pas trop demandé, sachant d'avance qu'elle ne voudrait pas non plus de moi.
J'avais vraiment toutes les raisons du monde de ne pas vouloir être ici, ne serait-ce déjà que par la simple non envie profonde d'y être et ce, malgré le soleil qui tentait coûte que coûte d'accompagner mes pas. Malgré l'après-midi qui était prévue et malgré tout. Comme quoi peu ne suffit pas forcément à être heureux.
Ironiquement je me retrouvais à déambuler en âme perdue dans la rue "joyeux" en compagnie d'autres âmes de passages, se demandant tout autant que moi ce qu'elles pouvaient bien faire là, dans un lieu remplit de bars à perte de vue, et dépourvu de la moindre illumination ou décoration de Noël, bien qu'on ne soit qu'en novembre, je vous l'accorde. (Papa Noël si je te tenais sous la main, je te demanderais où sont passés tous ces poneys que je ne t'ai jamais commandé mais que d'autres n'ont jamais reçut non plus.)
Un sourire reçut au hasard d'un coin de rue par un jeune homme. Roulement de tambour derrière ma poitrine, mon coeur s'enflame. Une âme encore vivante se promènerait-elle dans nos rangs ? Echange partagé. Le vent en pleine face, les lèvres bleuies et gercées par le froid, l'écharpe enroulée jusque sur les oreilles et ce foutu soleil qui me pique la rétine à m'en faire plisser les paupières. Je ne devais pas être à mon avantage. Lui non plus. Tant mieux. Moins de quelques secondes qui ont suffit à assombrir ce soleil, à interdire au vent de souffler et m'ont permis d'oublier tout ces bars qui m'entouraient.
A me faire sourire même, j'en convient.
Un sourire avec le bout du nez rougit de froid et des engelures pleins les doigts.
- Dis Père Noël, (si tu m'entends) si je te commande un poney, tu promet de m'en mettre un de côté de ta réserve personnel à poney que tu cache dans ton hangar à poney au fin fond du bout du bout de l'Alaska ?
Dimanche 11 novembre 2007 à 23:25
Parce que je ne m'intéresse pas à l'économie, ni à l'écologie. Parce que la politique me répulse et que je ne vois pas pourquoi ça changerait. Parce que j'adore les maths et que je déteste ma prof de philo. Parce que malheuresement je déteste ma prof de maths et que j'adore la philo. Parce que je me suis fâhée avec l'anglais depuis toute petite et que je n'accroche pas avec l'histoire. Parce je me damnerai pour quoi que ce soit de violet, pour une décapotable ou encore pour de la vanille. Parce que " Tu veux quoi pour Noyël ma chérie ? Bah écoute un yacht ce serait pas mal je crois". Parce que j'adore les dessins animés quoi qu'on puisse avoir à en redire et que je préfère cacher mes sentiments du plus que ça m'est possible même si ça ne plaît pas à tout le monde. Parce que le noir c'est une couleur si simple et que le blanc ça me picote les yeux. Parce que j'ai toujours une pomme à la main, et que je me jette sur du raisin vert dès que j'en vois. Parce que j'aime les parapluies multicolores, même si j'aime aussi rester debout sous la pluie. Parce que les blonds sont adorables mais que les bruns ... (brrr j'en ai des frissons dans le dos) ça me fait rêver. Parce que j'adore les blagues vaseuses comme on dit, mais que trop vaseuses faut pas exagérer non plus. Parce que j'aime pas suivre la mode et que j'adore les pubs pour les Ipod. Parce que j'aime qu'eux deux me refassent ma culture musicale et cinématographique. Parce que j'adore les félins et que j'aimerais bien me réincarner en chat. Parce qu'apparemment je ne sais pas ce que je veux mais qu'au moins je sais ce que je ne veux pas. Parce que j'adore le chocolat chaud et que je déteste le café noir (bien qu'il réveil mieux que le café au lait) et parce que je préfère la tisane aux fruits rouges plutôt que le thé au citron citron. Parce que j'aime tout ce qui est farfelu même si je peux paraître plutôt banal au premier abord. Parce que j'adore l'odeur des Kamel mais ça il n'y a que lui qui le sait. Parce que je m'intéresse plus au temps qu'il fait dehors qu'au temps qu'il fait dans mon dedans. Parce que je n'ai jamais comprit les suicidaires mais que je m'entends bien avec les sataniques. Parce que je ne le connais presque pas mais qu'il me passionne déjà tant, parce que je ne le connais que trop et qu'il commence doucement à m'ennuyer. Parce que à cet instant précis j'aimerais me trouver dans un jacuzzi, parce que j'ai tout le temps froid mais que seules ses mains savent me réchauffer. Parce que j'aime raconter mes rêves et plus ils sont étranges mieux c'est. Parce que j'aime faire des bulles avec mon chew gum, même si ça énerve mon entourage, et que j'aime jouer avec mon piercing mais que je ne le fais pas parce que j'ai peur que ça énerve ce même entourage. Parce que j'adore les coquelicots, leur histoire, et les tournesols. Parce que j'aime mon petit nombril et ce même si je n'aime pas mon ventre.
Et malgré ça, ont m'a reproché de ne pas être comme les autres.
"T'es pas comme les autres toi, t'est pas normal." m'as t'il dit. (En rigolant ?)
Ecoutes mon coco c'est plutôt une bonne nouvelle ça, non ?
Alors merci du compliment !
Et puis la normalité n'est qu'un fantasme rassurant.