Je ne veux pas qu'on m'aime ... mais je veux bien quand même.

Mardi 5 janvier 2016 à 19:24

 

 

 

 

Elle vient tous les midi, A treize heure moins le quart, je guette la porte. Je sais que je ne devrais pas mais j'y peu pas grand chose. Quand elle débarque c'est toujours en foule. Entourée de ses collègues, d'un ami, rarement toute seule. C'est celle qui rie le plus fort. Elle a toujours les cheveux en pagaille. En ce moment c'est l'écharpe qui les maintien en place. Moi, je préfère quand ils ne ressemblent à rien.

Tout le monde dans la boulangerie est au courant. J'ai eu beau changer mes heures, arrêter de faire en sorte de la servir. Je pense que c'était déjà trop tard. Chaque fois qu'elle entre, je sens que mon ventre fourmille et ca doit se voir. Les commentaires fusent, quelle soit là ou pas. Ca leurs fait trop plaisir aux collègues. Et moi je ne dit rien.

Deux mois pour passer du coup d'oeil croisé au sourire en coin. Maintenant six mois et je lui parle à peine. "Bonjour Mademoiselle, ça va et vous ? Comme d'habitude. " Quelle performance ! J'ai fini par apprendre qu'elle bossait dans le quartier. Elle est dans les finances et qu'elle s'appelle Justine.

Tomber amoureux d'une Justine. *C'est d'un banal mon pauvre vieux.*


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Parfois, c'est à peine si j'ose rentrer. Nathanael me charrie parfois. “allez, fais lui un petit sourire” J'ai juste envie de prendre mes jambes à mon coup. Au début pourtant c'était charmant, marrant et puis ... La courtoisie, les parisiens ne connaissent pas, alors forcément quand on leur dit bonjour avec le sourire, ça les perturbe.

J'ignore ce qu'il se passe réellement dans sa tête et en même temps ca me fait comme des noeuds dans le ventre chaque fois que je le voie. Je ne veux pas le vexer, rien de prémédité. “Bonjour Mr, pourriez vous arrêter de me regarder avec ses yeux de merlan frit ?” Non vraiment, ce ne serait pas correcte.

Parfois je n'y vais plus. Je switch à gauche, pour m'enfermer dans le premier mc do du coin. Quelle tristitude. C'est malheureusement la meilleure boulangerie du quartier. J'y retourne et ça me culpabilise. La dernière fois le cuistot lui tapait dans les côtes, hé, hé ,hé. Oui oui on a tous vue. Tu pourrais arrêter de le faire rougir plus encore, tu vois pas qu'il aime pas ça ? Tu ne vois pas que ca ne fait rire que toi ?

Certain midis, j'ai même hâte que l'on déménage d'ici. Vivement mars, le 12e arrondissement.
Changement de locaux et changement de boulangerie.


 
 

Mardi 26 mai 2015 à 0:30

On s'était rencontré pas plus de 6 mois avant mon grand départ. L'aventure était prévue tout autre, la Nouvelle Zélande d'abord un rêve, en solo pour pimenter le tout, agrémenté d'un anglais que je ne métrise pas totalement. Puis voilà, Elle a débarqué dans ma vie, après quelques bières lors d'une première soirée improvisée et elle m'a proposé de l'accompagner pour son périples. Instant de flottement … Cette nana que je ne connais pas, me propose le tout pour le tout. Que dire de plus ? Il m'a fallut quelques jours je l'avoue, peser le pour et le contre, d'attendre qu'elle réalise ce qu'elle venait de m'offrir, écouter les ignorants me dire que « Mais en fait tu ne la connais pas cette fille. Qu'est ce qui te dit que ça va bien se passer ? Pas peur des disputes ? Et si il y avait un problème, ton voyage ne serait pas gâché ? C'est quoi le plan B ? Et si, et si, et ... mais au fond de moi, je savais déjà que c'était foutu et que je la suivrai au bout du monde.

La Colombe c'est mon oiseau de malheur à temps partiel. Je dis de malheur parce qu'elle m'a forcé à sortir de ma zone de confort, affronter un pays pour lequel je pensais ne pas être prête et gravir des montagnes que je n'imaginais même pas. Le reste c'est que du bonheur. La joie qui m'a ensevelie à son arrivée à Delhi, deux heures plus tard alors que je ne l'attendais plus. Nos fous rires interminables à des heures où l'on emmerdait le monde, les BATMAAAAANNN à tout va, dans une ruelle, une gare, un square. Elle était là, à mes côtés, deux mois durant, sans jamais être pesante. Discrète à ses heures, sociable pour deux quand je n'avais pas la pêche, un peu mère lorsque j'en avais besoin. Et je pense pouvoir dire sans crainte que je lui rendait bien. C'était mon amoureuse, mon amie ignorée. Un peu la sœur que je n'ai jamais connue, un coup de foudre amical comme on en a rarement.

Plusieurs fois elle m'a demandé de la suivre. Plusieurs fois j'ai grandement hésité. Dur de partir un an quand on n'a planifié que deux mois. Mais je ne regrette rien. Ni de l'avoir laissé suivre son rêve, ni de l'avoir suivie. Pas une pensée pour mon île ni mon programme d'origine. Nos soirées angoissantes comme nos longues discutions, à refaire … Tout PAREIL ! Le bon comme le mauvais, le difficile voir atrocement épuisant. Les larmes, nos larmes à deux, les petits bonheurs inutiles mais qui changent tout. Parce que je t'ai rencontré toi, Colombe, qui m'aura fait découvrir l'Inde et le Népal comme jamais je n'aurais pu les imaginer. Parce que j'étais avec toi, parce que je t'aime GROS COMME CA. Je t'attend de pied ferme, pour de nouvelles aventures.

Dimanche 16 novembre 2014 à 0:57

 Dis moi, comment ça se passe quand tu es seul ? A quoi joues tu ? Comment ris tu ? Laisses tu tes pensées vagabonder au delà des songes ? Comment fais tu pour continuer d'y croire ?

On raconte qu'il existe un autre monde, un peu parallèle au notre. On ne dit pas que tout y est possible, ni que tout y est rose. On dit juste qu'il est un peu différent. Tous nous y vivons une double vie. Qu'elle soit pire ou bienheureuse. Elle est ce qu'elle est. Et nous cohabiterions juste à ses côtés sans nous rendre compte de rien.

J'aimerai être une petite souris, pour me faufiler sous ta porte. Suivre chacun de tes pas au jour le jour. Pas pour t'espionner, non, simplement te voir d'un peu plus près. Apprendre à te connaître, voir qui tu deviens. Prendre de toi plus qu'on ne peux se l'offrir pour l'instant.

Dans cette dimension parallèle, on ne se serait jamais quitté. Évidement tu me diras encore une histoire de cœur. Je n'y peu rien, j'ai besoin que ça sorte. Une de plus une de moins quelle différence alors ? C'est que celle ci nous appartient. Je peux l'inventer comme je l'entend. Ton père qui n'aurait jamais quitter son poste. Ta mère qui ne se serais pas oubliée en chemin. Et nous qui pourrions être cote à cote. C'est égoïste de tout simplifier à ça, je sais. Mais je n'ai pas dit que nous y serions bien. Ça reste hypothétique, la probabilité infime que quelque part, nous poursuivions notre route à deux.

Il y a la vie que je mène le jour. De front, ce et ceux que j'affronte, le boulot, les saut d’humeurs, la prise de confiance. Et il y a celle de mes songes. Ce et ceux que je n'ai jamais vraiment contrôlés, ma nouvelle conscience du monde, mes rêves de petite fille qui prennent vie. Quelque part c'est un peu une double vie. Avouée mais encore in-assumé. Avec tout ce que cela impliquerait comme bouleversements et tout ce que je n'ose encore abandonner.


Une vie de bohème. Une vie de toi. Hors de mon trou de souris.

Jeudi 21 août 2014 à 20:57


Comment s'imaginer que nous nous tenions la main, l'été dernier encore sous les cerises. A une heure où il nous était pourtant interdit de nous retrouver, l'on s'amusait déjà à rêver de l'impossible. Entre quelque uns des reproches de papa Georges, je faisais le mur pour mieux le rejoindre, quelques rues voisines de la mienne au-delà de la foret. La boule au ventre de me faire prendre, la rage au cœur de le revoir. Ne serait ce pour ces dix secondes de plus. La rage au cœur quand même.

Alors en courant aussi vite que possible, comme parfois on peut le voir dans les films, je m'imaginais le ralenti de nos deux vies. Ce que ça ferait un jours si on en venait à ressasser tout ça. Je dit nos deux vies maintenant parce qu'à l'époque c'était notre vie. Me dissocier de toi, c'était comme d'arrêter d'avoir peur de mourir. Autant dire quelque chose d’improbable, quelque chose de grand, puisqu'on n’arrête pas le temps et que j'ai toujours peur de mourir. T'avais pas le choix, t'avais fini par m'accepter un peu, juste comme ça, peut-être par inadvertance. Peut-être parce que j'étais là. Mais ça a bien marché le temps que ça à duré. Pi les années, les bousculades, les seins qui poussent et la queue qui gratte ont eu raison de nous. Comme je l'avais toujours dit sans trop y croire. Plus fort encore que ce que tu ne le pensais, sans jamais avoir osé le dire.



Tu ne l'aimais pas plus que moi en fait. Tout juste semblable.
Pas plus que je ne t'aime finalement. Mais certains soirs c'était déjà trop m'en demander.

Vendredi 16 mai 2014 à 22:00


Deux semaines à la dérive, à dénouer mes pensées.
1001 mots à t'écrire, chercher ceux qui te feront rire.
Et en même temps j'ai l'impression que c'est la dernière fois que l'on se dévoilera.
Une page blanche qui s'éternise de sous entendus.
Pas assez de temps. Ou bien trop, semble t'il, depuis tous ces moments.

Au pied du mur on n'assume plus. On repousse la frappe, on s'éternise.
Tout dévoiler serait bien plus simple, pour autant c'est immorale.
Une envie de réconfort, de confort. De bras, des tiens, avant de s'expliquer.
Un-sourire-après-l'-autre.

On ne triche plus, on se dit tout :
« Je ne conçois rien, je laisse couler. »
Quelque part, j'espère que c'est différent.
Plus blessant, troublant certes mais différent … et plus pratique aussi.
Entre deux c'est toujours mieux que rien.
Moins bien que tout mais un peu plus doux que le désespoir.

Tu vois on n'affronte pas la solitude de la même manière.
Je crèverai à petit feu de ne plus te revoir.
Tu t'oublieras de m'attendre encore et encore.
Perdants dans touts les cas.




Mais seras tu là ?





Tendre baiser, un brin v(i)olé(t).


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