"Plus grand est le doute, plus dure est le réveil." (Albert Einstein)

Vendredi 24 août 2007 à 22:30

Et puis elle était partie.


Partie se balader dans ce parc au croisement de la rue St Lazare et de l'avenue Charles de Gaule.
Partie comme on partirait au bord de la mer, voir s'échouer les vagues, pour se changer les idées, un peu.
Partie là-bas parce qu'ici des plages il n'y en a pas vraiment.

Il était tôt ce matin quand elle s'est réveillée nue, dans ses bras. Je vous ai dit tôt ? En fait non, il était dix heures passées. Elle l'avait regardé, un petit peu, en essayant de voir au travers de sa chaire ses sentiments. Il l'aimait, enfin c'est ce qu'il disait. Et puis elle s'était regardée elle, trop longtemps et ça l'avait dégoûtée. Elle se donnait la nausée et ne le supportait pas. Alors elle était partie.

Elle avait commencé par rassembler ses affaires, étalées un peu partout dans le studio où la soirée de la veille avait été assez mouvementée, puis s'était ensuite rhabillée. Elle s'était servie un café et avait mis un peu d'ordre dans le salon. Avant de partir elle avait déposé un baiser sur le front de son amant, posé ses clefs sur la table de nuit, sur les petits mots "je suis désolée, n'essaie pas de comprendre." et elle avait quitté l'appartement.

Elle avait marché jusqu'au parc, environ vingt minutes.
Il faisait froid dehors, son banc l'était aussi, du coup elle tremblait mais elle s'en foutait. Plus rien n'avait d'importance à ses yeux maintenant. L'homme assis en face, ne semblait pas l'avoir remarqué, il avait l'air aussi pensif qu'elle. Elle aurait aimé s'asseoir à côté de lui et lui demander "Et vous, qu'est ce qui vous tracasse ?" mais elle n'avait pas osé.

Toute sa vie reposait sur des actes qu'elle n'avait osé réaliser. Combien de fois, combien de personnes, d'hommes, combien de métiers et de rêves avait-elle laissée passer ou déçut à cause de ça, parce qu'elle n'avait pas osé. Tout ça l'avait conduit à se retrouver ce mercredi matin, dans ce parc, sur ce banc.
Aujourd'hui, elle en arrivait à la conclusion qu'elle n'avait rien fait de sa vie. Que ce qu'elle avait exercés, elle l'avait fait sans aucune passion, ses histoires d'amours, on n'en parlait même pas, car ça n'avait été que suite de flirts ou amour d'un soir et de passage, quant à ses amis ils ne la connaissent même pas. Enfin si, un ou deux peut-être, et encore. Elle s'était toujours cachée derrière ce masque de fille attentive, heureuse, à qui tout va bien. Tellement qu'elle même avait fini par y croire. Personne n'avait vraiment essayé de voir ce qui s'y tramait derrière et à la limite elle n'avait rien fait pour qu'ils le découvrent. Elle ne se confiait pas et ne savait pas comment faire. Après tout personne tous s'en accomodaient bien, ça ne les dérangeait pas et son masque leurs plaisait bien. Pourquoi alors essayer de la démasquer ?

Elle était partie regretter sa vie passée sur un banc, dans un parc, où tout le monde avait l'air de faire comme elle. Elle y était restée à tout casser une heure, peut-être plus. Finalement elle s'était levée et était rentrée à l'appartement. Elle avait ouvert la porte doucement et posée ses affaires. Comme heureusement il dormait encore, elle avait reprit ses clefs, déchiré son mot et avait à nouveau déposé un baiser sur son front. Elle s'était ensuite déshabillée et allongée près de lui. Entourée de ses bras, elle avait arrêté d'y penser, fini par trouver ça normal et trouver le sommeil.


Après tout qui se souciait de ses problèmes.


 

Jeudi 23 août 2007 à 15:05

Une semaine que je suis rentrée.


Ma dernière colo sûrement et putain qu'est ce que ça m'a plut.

Le plus dur quand on rentre ce n'est pas le fait de devoir quitter toutes ces personnes avec qui l'on a vécut pendant des semaines. Ces personnes que l'on a connues, essayé de comprendre et aimé malgré les quelques embrouilles tout ce lapse de temps. Non, bien sur ça c'est dur mais encore on peut s'y habituer, on s'y fait. Mais une fois que tout le monde est rentré chez sois, quand on se retrouve seul face à son ordinateur, ce qui fait le plus de mal c'est de se rendre compte de cette solitude qui nous submerge de plus en plus chaque jour.

A force de cohabiter avec, on s'y était fait à celle là. Puis on était parti et on l'avait oublié.
C'est ce qui arrive quand on vit en collectivité, quand on s'y habitue. Chaque jour est un autre jour, plein de beauté, riche en nouveauté, souvent à l'opposé d'hier et ressemblant peu à demain. C'était comme vivre dans un cyclone. Un instant tu es dans son oeil et tout va bien, deux minutes plus tard tu te retrouve dans une tempête dont tu ignore totalement la cause et les conséquences. C'est un tourbillon de grand n'importe quoi qui soulève tout sur son passage, la poussière, les personnes, les coeurs, les sentiments et les émotions aussi. Un capharnaüm inimaginable de cris, de chants, de pleures, de joie, de mots doux et violents.
Un grand bordel organisé ; complexement organisé.

C'est l'activité jour et nuit sans interruption, normal qu'une fois chez moi je me sente dépaysée.
Je me retrouve face à moi, seule devant mon miroir, alors que tous les jours j'étais plusieurs. J'observe à chaque instant ma non-activité, l'ennuie qui m'engloutit doucement et ce qui me fait le plus peur c'est de devoir écoute tous les soir le silence qui m'entoure, mon propre silence, comme une mort que je vivrait avant l'heure.

C'est sur c'est dur de rentré chez sois et de se retrouver seul. On avait à peine presque oublié ; ça et tout le reste, que ça nous revient en pleine face.
Enfin bon, si c'est ça le prix à payer ... j'attends l'année prochaine avec impatience.

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J'ai finalement vidé entièrement ce qui était restait dans mon sac. C'est dingue, toute ma vie dans une simple valise rouge, un sac à dos noir et un sac de couchage vert.
Toute ma vie réinstallée en 1 semaine chrono.

 

Vendredi 17 août 2007 à 18:54


Dernier soirs dans cette foutue tente. Même si là je suis plutôt dans celle des gars.
Je me demande comment sera demain, ce qui se passera ou pas. Si certains pleurerons et j'imagine.

On est tous réunis. L'une des dernières fois.
La dernière en fait mais on préfère se voiler la face.
L'une des dernière fois où tout le groupe serait au complet.
Je m'y étais de plus en plus attaché, c'était un peu comme ma deuxième famille, ou même ma seule famille pour les vacances. Pour la plupart semblerait un peu décalée, mais pour moi elle représentait beaucoup. Constituée surtout de personne prenant la vie du bon coté. D'un monde qui s'entraide, où personne n'est vraiment mis à l'écart, ni oublié. Où chacun nous avons notre place que demain nous allons pourtant devoir abandonner.
Ce ne sera pas vraiment un adieu, ni un au revoir. Non, on a décidé que ce ne serai qu'un à la prochaine. Malgré ça j'ai peur parce qu'on sait tous ce que ça veut dire. J'imagine qu'on ne se reverra sans doute pas de si tôt, que rien ne serra plus comme avant, que malgré tout on partira changé d'ici mais que voulez vous, ça fait toujours bien de dire "tu m'écrit hein !"

Finalement demain soir arrivera.
On n'est pas réunis sous la salle "baby-bar" comme la dernière fois, non autre part.
Au début personne ne danse. La musique démarre et pourtant personne ne bouge. Tous nous pensons au départ. Nos coeurs pèsent lourds et aucun n'ose en parler. Mon petit bout est venue me voir, ses yeux brillaient. En plus grande fane qui se doit, je l'ai pris dans mes bras, lui ai murmuré des mots gentils et des mots doux aussi. Lui ai fait promettre de ne pas pleurer demain, que de toute façon on ne perdrait pas contacte nous, que je l'aimais et que le temps n'y changerait rien. Evidement, il a pleuré de plus belle. Alors j'ai resserré plus encore mon étreinte.
Finalement la plus part craqueront mais pas moi, comme bien souvent. Ce n'est pas que les séparations ne me touchent pas, c'est juste que mes sentiments ne veulent jamais sortir au bon moment. Puis on est tous allé dormir sur la plage, au réveille c'était comme si de rien n'était.
Elle est partie la première, on n'a presque pas échangé de mots, juste nos adresses.
Puis on a tous pris le car, puis l'avion. On a attendu nos valises, on a vue Franck Dubosc, et ça nous a fait rire, et on s'est quitté.


Parce qu'hier soir dans la tente des gars, je n'aurais jamais pu imaginé à quel point je regretterais tout ça.

 



A ma Charlotte et ce petit bout de Raoul.

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