La normalité n'est qu'un fantasme rassurant.

Vendredi 13 juin 2014 à 0:11


 


Je me disais que j'étais bien, là, assise sur ce banc. Dans ce petit bout de jardin, de ce petit bout de maison. Dans ce brin de vie qui ne m'appartenait qu'à moitié.

Week-end improvisé dans un quotidien qui devenait monotone. Une envie soudaine, un temps restreint de réflexion, pas d'actes manqués ! C'était lui et moi, « juste »huit heures de route, la canicule et ses yeux bleus tout du long du chemin. Par moment je feignais de dormir, le temps d'un regard en coin, d'une image ou d'une idée pour mieux me rendormir. D'autres fois je pionçais bouche ouverte alors il me prenait en photo. Plusieurs, pour se rappeler. Mais je n'aimais ça et je boudais jusqu'à ce qu'il m'autorise à les supprimer. Puis ses amis, ses délires, ses envies, son visage en dehors de ce que j'avais pu connaître. Une porte qu'il m'entrebâillait. Un fragment de seconde assez intense pour me donner envie d'y retourner.

Mais tout s'échappait déjà .. Demain m'attendait de pied ferme et lui avec. Parfois plus, parfois moins, un peu selon les jours. 
Combien d'appels jusqu'à la prochaine fois, combien de rires manqués, de crises évitées avant d'en revenir là ?

On me murmure, on m'interroge au loin. Est ce que je viens, ce que je fais ? Si j'entends ?
Oui, j'entends.

Je me disais juste que j'étais bien, assise là. Sur ce banc, dans cette vie, simplement comme ça. Dans ce petit bout de jardin, de ce petit bout de maison. Que si je voulais, tout de suite, je pourrais tout quitter pour tout retenir. Faire durer cet instant, son sourire pour m'épauler, ses yeux bleus pour m'accompagner.


Dimanche 1er juin 2014 à 22:19


Hier encore je m'adonnais à la flagellation mentale.

En période de doute, refermée sur moi même, je ne savais que choisir entre les différentes manières que j'avais de me faire du mal. Scarification, arrêt de nutrition, reproches appuyés, baise inconnue. C'est un cliché mais l'on part du principe que si l'on s'afflige tous les maux du monde, les autres ne pourront jamais nous égaler. De ce fait l'on croit contrôler notre douleur … Que nenni. A fleur de peau, le moindre affronts extérieurs est par conséquent multiplié par cent. Mourir à petit feu, perdre toute envie de se battre, c'est la seule chose que l'on fini par savoir faire. Honteux et oublié de tous, est notre ressenti au quotidien.


Les voyages ont eu cela de « bon » qu'ils m'ont fait passer d'un extrême à un autre.


Je me fout de tout, du taf' et des collègues qui ne me plaisent guère, du regards désapprobateurs de certains badauds qui scrutent mon goût vestimentaire plus que douteux, parfois même de cet étrange personnage qui squatte mon lit. Avant, la peur au ventre, j'affrontais chaque réveil comme un obstacle de plus à la vie. Mes nuits n'étaient que délires, mes semaines un remous incessant, mes mois bien trop épuisants. Et arrivée en fin d'année, je prenais l'effroyable conscience de mon inactivité pesante. Ça me bouffait, j'en souffrais et ça s'empirait. «  Il faut connaître ses limites et apprendre à les dépasser. » vue tatoué sur une charmante demoiselle. J'ai appris et maintenant je tente d'appliquer. Parfois on se marre, parfois on se chamaille. On commence tout juste à se disputer mais finalement quand on baise c'est pas si mal. J'ai vite compris que l'on ne regardait pas dans la même direction, alors j'ai arrêté de m'en faire. Je crée des projets que je suis apte à réaliser seule, je rêve en solitaire, logée entre ses bras mais n’attends plus de lui les mots qui rassuraient.


Dix mois entre autre, à/pour voir venir.

Samedi 25 janvier 2014 à 19:07

Un jour à Cork City, un jour de plus tant que je ne les compte plus. Les habitudes reviennent, le petit groupe est enfin formé, les disputes, les câlins, les histoires, d'amour ou de haine. La vie qui reprend doucement les rennes de nos vies. Y a ceux qui sèchent, ceux qui changent de niveau, ceux qui bossent et ceux qui font semblant de chercher. Chacun essaie de trouver sa place, dans la faune Irlandaise, pour qui sait peut-être grappiller encore quelques instants particuliers. Nous nous aimons pour ainsi dire, comme si nous nous connaissions d'avant. Les engueulades ne durent jamais bien longtemps, quand aux coup de cœur, on se persuadent qu'ils survivront, ne serait ce qu'un peu, à l'après Cork. Foutaise ! Malgré tout j'aime à vivre ici, comme parmi les miens. Il me reste encore environs un mois et pourtant déjà, j'ai peur de m'envoler. Peur ne ne plus les revoir malgré les on dit. Effrayée de quitter Mary, sa bonne humeur et sa joie de vivre contagieuse. Cette école si bienveillante, les rues de Cork City, les échos du matins, les rires en journée et les musiques nocturnes. J'espère y revenir un jour, le plus vite sera le mieux. Mais pour l'instant je tente d'oublier que mon avenir n'est pas ici, profite de chaque seconde en leur compagnie. J'espère tout lendemain meilleurs que le précédent, pour eux, pour elle, un peu pour lui et puis surtout pour moi. Bientôt au Canada !

Dimanche 22 décembre 2013 à 6:01


 

Fêtes de noyel, sourires gênés, espoirs trompeurs. Pour beaucoup c'était la fin des cours. Flash back sur les soirées passées autour d'un succulent plat de pattes (Légende Italienne oblige), à refaire le monde dans une langue que l'on ne comprend guère. Pour d'autres souvenir des pubs miteux, où l'on n'aurait vraiment mieux fait de ne pas y aller, de s'écouter, les rencontres un peu louches, ce roux carrément bizarre, le verre de trop ! Les plus téméraires s'offriront le luxe d'une dernières cigarette sous la pluie, certains préféreront opter pour le confort du hall, devant ce presque bon café gratuit. A votre aise ! Ca parle des profs, ça parle des cours, ça se marre pas mal sur fond musical mais finalement ça pue la tristitude. J'aime pas les au revoir, alors les adieux vous pensez bien .. J’évite les accolades, je rase les murs. J'observe de loin, c'est plus sûr.

Hier c'était grosse marave en soirée improvisée. Couchette à trois pour plus de praticité. Appel matinal de la maman (moi tête dans le ), pas de café, pas de jus, d'orange, ah oui et puis dernier test de connaissances, histoire de vérifier quand même que l'on était pas viendu pour rien. Personnellement j'ai tout déchiré, c'est pas pour me venter mais hein, grosse SSE-CLA quand même et puis mon dernier prof était si tout mignon tout plein que je me devais de ne pas le décevoir ! Du coup petit diplôme en poche, pas de larme, c'est pas jolie, dernière photo générale et retour chez la Mary sous la pluie.

Lundi je rentre en France, cadeaux achetés, empaquetés, préparés, triés, tout bien fait. Je vais revoir mes gens, m'avaient quand même un peu manqués finalement. Des paillettes plein les yeux, la boule au ventre mais la bouche en cœur. Paré au décollage ! Pi t'façon c'était tellement bien, que je reviens pour un mois dans une semaine. So no panique !

Jeudi 5 décembre 2013 à 23:19


Aujourd'hui Il fallait raconter une visite chez le docteur. Je n'avais aucune idée, alors je leur ai sortie la blague de la grenouille qui va chez le médecin. C'était nul. Ils ont adorés. Depuis j'ai décidé de rester.

Bientôt deux semaines, les jours qui s’enchaînent au grand merci sans pour l'instant se ressembler. J'apprécie chaque instant, comme une remise à zéro. Le commencement d'une nouvelle vie. J'ai presque l'impression d'avoir toujours vécut ici. Ma maison, mon école, mes pots, mes sorties. Je suis toujours loin d'être bilingue, mais il y a ces moments, où les mots vous viennent sans les avoir cherché, tout naturellement. Cette musique qui passe et des bribes de cohérences qui s'en échappent. Un inconnu dans la rue, que vous savez aiguiller, ou qui vous explique où aller. J'adore ma « nouvelle » vie. Le matin on me salut en allemand, l'après midi je m'exerce à l'anglais, le soir on m'apprend l'italien. Je savais que je n'étais pas venue pour rien. Mary au petit soin, toujours à s'enquérir si tout va bien. Nos discutions nocturne, un café, puis deux puis quatre. Notre maladresse partagée. La maman qu'elle se veux être le temps d'un séjour.

Alors oui bien sûr je m'endors dans les bus, je loupe mes arrêts, je me perd un peu. Je rêvasse toujours trop et ne me rend pas compte que le bus qui démarre devant moi est le mien. Je courre, un peu trop chaque jour. Mais un peu de course ne fait de mal à personne .. Et puis parfois je demande juste mon chemin et l'on me propose gentillement de me déposer en voiture. Il y aussi la bouffe bien grasse, les gens tout roux qu'on se croirait dans un film, les oublie de pilles, les photos merdique de son téléphone. Des choses et d'autres … Mais, toujours pas de pluie et puis surtout de magnifique rencontres. En fait, j'adore ma vie tout court. Ça fait du bien !

 

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