Il était une fois moi, la fille au cœur violet.

Vendredi 21 octobre 2011 à 7:15

 

Toutes ces choses qu’on a piquées à tous les autres.

Un sourire ,une rencontre, c’était peut-être bien plus en fait.
Un regard, une complicité, bien au-delà même, une fusion.
C’était un contacte. Une passion.

On avait ce petit air coquin, stupide, en coin des yeux, quand on savait la connerie arriver. On était bien. On était deux. On était nous.
Un été, Un Paris, Un bout de Lyon.
On n’était jamais seul. On était toujours deux. Avec ou sans eux d’ailleurs. Mais toujours deux.

T’attendre au pied de la porte, mes pleurs quand tu t’en va. Des manques mais surtout des plein dans mon cœur. Le piano. La lecture. La musique et le chant. Tout n’est évidemment pas dit mais « trop » c’est l’ennemi du « bien. » Alors je me tais.

Un BAFA dans la poche. Du violet. Du même et sa recherche. Des regards. Des sourires. Des nuits, des câlins, des matins. Une chambre atypique. Gabriel, Charlotte. D’autres. La fumette. Les animes’. Des soirées, UNE soirée. Nina. Nos moments à deux. Le théâtre, notre dessin, la carte aux trésors. Ma famille, la brocante, Vincent. Le sogoosto, les zombies, Mélanie, le vélib, le vélob. Nos photos ou presque pas, Skype. Mes « tableaux », le covoiturage, le froid, la pluie, Mon petit Homme. Mon petit prince. Mon cœur ou le tien. Un appart plus ou moins grand. Des pétages de câbles. Ma patience. Toi quand tu es amant. Moi quant je suis aimante. Quand on s’aime.

Une Zombie Walk !

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Vendredi 21 octobre 2011 à 6:03


Déjà trois mois.
J’ai un petit bout d’homme qui s’est installé chez moi. Qu’est pas bien grand mais qu’est ce qu’il prend de la place. Un petit bout d’homme, un rien poilu, un rien têtu. Un petit homme quoi. Quand il s’énerve ça s’agite dans tous les sens. Ça bouge les bras, ça tape du pied, ça fait du bruit mais ça brasse surtout beaucoup d’air. Ca s’emmêle dans tous les sens, se contredit, ca perd le fil et puis du coup bah nerveusement ça ri. Mon Homme à moi,  bien sûr qu’il est embêtant quand il ne sait plus quoi dire, comme tous les autres il reste un rien macho sur les bords, faut qu’il ait raison sur tout, tu comprends bien. Avoir le dernier mot, ça ça le connait bien. ‘fin bref c’est un Homme quoi. Même s’il est un peu plus petit que les autres. Et pi tant mieux comme ça sous ses airs de viking, il est aussi un poil moins méchant et du coup un peu moins chiant.


Six mois. D’instants, de vie à côté, 6mois de vie partagée, ou pas. Six mois de craintes et de contraintes. De faux pas. De tendresse. Espoirs. D’attentes. Six mois à part ! 6  mois de toi + moi. 6 mois ailleurs. 6 mois. Des mois. De la joie et toi.


Maintenant un an.
Un an trop court et trop rapide en même temps. Un an de rire, de pleures. Un an de chants. D’idées saugrenues, de pensées foireuses et d’entre deux.  Déjà un an. Des retrouvailles, des rencontres, des gens. Un an. Si peu et pourtant tellement.
 


Et tout qui s'achève si vite. Jamais comme ces vieux films en noirs et blancs.


Mercredi 19 octobre 2011 à 21:19


Les mots s'envolent au son de ta voix. J'espère te faire face, mais sans prétention aucune je n'imagine plus rien. Quand demain se lèvera j'irai voir ce que m'apportent les nouvelles. J'avais écrit un petit poème pour symboliser tout ça, mais tu connais l'informatique, ça ne fonctionne jamais comme on le voudrait. Et tout à disparu. A ton image parfois j'aimerais me croire invincible. Etre persuadée que l'histoire finira bien. Pour l'instant j'essaie de me contenter de voir trois jours en avant, c'est bien suffisant. Alors que j'oublie ce qui me retenais à eux, je me découvre d'autres accroches. De celles si fraîche qu'elles n'ont encore rien de sûr, de fort, et de rassurant. Mais parfois on les préfère à celles trop rêches qui nous griffe la main, chaque fois que l'on voudrait aider. Je ne sais pas si je viendrai vous voir. J'ignore si je lui manquerais. C'est pour bientôt. Bientôt nous saurons.
La fin approche et je suis heureuse d'être aux première loges.

Lundi 17 octobre 2011 à 18:52

 « J’ai cru entendre Amy parler avec un inconnu au téléphone. Ca avait l’air sérieux. Elle semble de plus en plus distante, je ne comprends pas pourquoi … »

Amy je l’avais rencontré par son grand-père ou son parrain, je ne me souviens plus trop bien de leurs liens de parenté mais ça s’était fait comme ça. Elle elle était plutôt d’aspect réservée, coincée même, un peu prisonnière de son monde quelque part. Qui as l’air d’être née un peu trop gentille pour cet univers de fou. Moi J’étais sensé m’occuper de lui. Une sorte de job d’été, un travail comme un autre, mais un peu différents quand même. On rencontre des gens, alors on ne peut pas juste venir donner à boire et repartir aussi vite comme si de rien n’était.

 J’en avais plusieurs des comme lui, à passer voir à différentes heures, juste une sorte de contrôle. Vous vous êtes lavé ? Ok. Vous avez bien mangé ? OK je coche aussi. Le courrier … et si ils n’y arrivaient pas seuls j’étais là pour ça aussi, leurs donner un petit coup de jus. Parfois savoir que l’on va recevoir quelqu’un dans la journée est la seule raison qui nous fait prendre soin de nous, se lever pour être présentable. Mais bon parfois ca ne suffit pas non plus. Ce n’est pas grand-chose au premier abord mais ça empêche certains de s’empêtrer dans la routine et de moisir.

Lui je sais pas très bien pourquoi je devais m’occuper de lui en fait. Tu me diras c’était ma petite tornade de la semaine. J’aimais bien. Souvent je restais quelques minutes sur le pas de la porte avant d’entrer. Je collais mon oreille et je l’écoutais essayer d’argumenter au près de sa petite fille pourquoi il devait absolument aller faire telle ou telle choses et quel impacte E-NOR-ME cela aurait si elle l’en empêchait. Ou alors je l’entendais retourner toute sa maison juste pour retrouver LA photo qui illustre CE souvenir bien précis. Ah pauvre petite, son oncle était totalement incontrôlable, mais dans le bon sens du terme. C’était peut-être ça la seule raison pour laquelle j’étais amenée à passer chez eux de temps à autre. Parce que sans ça le vieux l’aurait encore plus vite usée de fatigue, à force de la malmener la petite.

Lui quand il n’avait pas mangé c’est pas parce qu’il avait perdu la notion du temps ou qu’il n’avait pas la force de se lever. Au contraire c’est qu’il avait fait trente-six millions de choses depuis le réveil et qu’il n’y avait simplement pas pensé. Moi j’étais là pour lui remettre un peu les pieds sur terre. Lui dire « Non mais vraiment Mr Pierrard, c’est pas sérieux tout de même. » ou alors « Mr Pierrard, que dirais votre petite fille si elle vous voyait ? C’est la seule famille qu’il vous reste mais vous allez finir par trop l’abimer la gamine. » Et lui qui rétorquais « Je vous ai déjà dit de ne pas m’appeler Mr, ça fait tellement vieux grincheux, juste Frédéric, ça fait quand même plus …vivant ! » Alors en réponse à mon rictus gêné il m’offrait son plus beau sourire édenté. Et là, pendant ces rares instants, quelques secondes juste, toute peur de la mort m’était enlevée. .. Ah oui je vous avais pas dit ! Tout ça entre autre, mes visites chez ces personnes,  c’était pour traiter le mal par le mal. Parce que parfois mes petits retraités, bah il arrivait qu’il me lâche entre les doigts. Ca personne n’y pouvait rien mais moi c’est ça qui me faisait flipper.

La mort… quel mot affreux. Ca vous bouffe du dedans rien que d’en parler et ça vous enlève toute envie d’être heureux. On a plus qu’un seul désir s’enfuir et aller se terrer loin du monde, pour ne pas souffrir. C’est pour ça qu’elle m’inquiétait moi. La mienne, celle des autres. Tout du pareil. Même rengaine, même phobie. Mais pas lui évidemment. Adepte du rentre dedans, croque la vie et compagnie. Je m’en faisais du mouron pour lui quand même. C’est la le plus gros défaut des inconscients. Ils sont toujours entourés d’une bande d’autre gens, plus passe partout, qui les aime et qui s’inquiète pour eux à leur place. De manière démesurée. Tellement que ça les travaille nuit et jours et qu’ils ne vivent presque plus. Mais eux personne n’en parle et encore moins ne s’inquiète pour eux.

Un jour que le vieux tournait encore dans tous les sens, je suis allée me poser dans sa sorte de verrière. J’avais pas vue tout de suite, mais la petite fille y travaillait les plantes. Elle sursauta en me voyant, surprise d’abord et se retourna sans mots dire, comme si je n’avais jamais été présent. Mais par la manie que j’avais de me mêler de ce qui ne me regarde pas, je n’avais pu rester muet plus de quelques minutes seulement et n’avais pas su m’empêcher de briser le silence rythmé des bruit de pas du vieillard qui fouillait le grenier.

« Il ne s’arrête donc jamais ? Votre grand père ? » Elle me regarda alors comme si j’avais manqué à un pacte sacré et comme si j’avais pris une aise qui ne m’était pas due. On aurait dit qu’elle avait voulu me fusiller du regard. « Mon grand-père, pris t’elle la peine d’expliquer, répète souvent que jamais, n’est pas un mot de son vocabulaire…. Elle avait lâché ça entre deux coupes de feuilles, il dit aussi que quand on n’a rien à dire parfois on fait mieux de se taire ! » PAF, venu de nulle part. 2-0 remises en jeu avec un avantage pour l’adversaire. A croire que la petite nièce coincée savait y faire. Et puis faut dire que je ne suis pas bien courageux. Quand, je sens qu’on ne m’apprécie guère tant pis, je n’insiste plus.

Je m’étais donc levé, prêt à sortir, quand une main frêle me reteint par le bras. « Vous savez moi aussi j’ai un peu peur. De nous deux il est le plus insouciant et il faut bien que quelqu’un s’inquiète ici. Je joue le rôle de mère, de la confidente, de fille en même temps. Il y a des moments où je ne peux plus. Je sature. Il ne s’en rend pas compte mais, je vieillis moi aussi, à ma manière et doucement je meurs sans broncher. Il oublie que ça filleule n’est plus toute jeune elle non plus. Il oublie que les autres aussi peuvent avoir des soucis. Pour lui je suis « fraiche », dans la fleur de l’âge, et les problèmes donc, ça n’existe pas ! Sauf que voilà je suis bien malade. Je ne sais pas trop comment lui dire. Je ne suis même pas sûr d’en avoir envie. C’est tellement beau un vieux qui vieillit avec gaité vous ne trouvez pas ? Moi je ne vieillirais jamais comme lui, je partirais bien avant et quelque part, c’est mieux comme ça. Je ne pense pas être capable d’être comme lui et d’attendre. Je ne suis pas le genre de personne qui veut d’une longue vie, je préfère partir vite et bien. Tant que je ne regrette rien. Vous comprenez ?… » Et elle avait continué comme ça pendant une bonne demi-heure au moins. A m’interpeller, me saisir, commencer une phrase sans en finir une autre. Vous savez, je me demande encore comment elle avait eu la force de garder tout cela pour elle depuis tout ce temps. La mort de ses parents un peu trop tôt. Son parrain qui l’adopte en quelque sorte, bien qu’elle soit déjà une grande dame. Sa marraine qui part elle aussi. Sa fatigue. Son envie d’en finir avec tout ça. Le sourire de son parrain. Cala maintient un peu. Mes passages et mes sourires, un peu trop furtif selon elle mais bienfaiteurs pour l’esprit ... Pour une fois j’avais pas osé l’ouvrir. Quoi que j’aurais pu en dire, ça semblait de trop, mal venu et inutile. Alors je l’ai laissé déballer. J’ai pas su faire mieux.

« … me fais un devoir de la faire sourire. Se battre pour nous deux que ça lui plaise ou non. Elle ne doit rien savoir. Que je m’inquiète l’inquièterait d’autant plus. C’est toute ma chair cette petite. »

Quelques semaines après cette discutions elle nous quittait, trop fatiguée de se battre avec la vie je me suis dit. Trop fatiguée ou plus malade qu’elle ne voulait bien le dire aussi. Elle n’avait jamais su que son parrain n’était pas totalement inconscient, qu’il faisait tout ça pour elle en fait, jouer à l’autodérision, pour la faire oublier et s’accrocher à deux en quelques sortes. Pas si inconscient que ça, juste qu’il n’avait pas su trouver les mots pour lui parler. Et à lui je n’avais jamais osé  raconter cette demi-heure de vie, tout ce qu’elle m’avait confessé en m’ouvrant son cœur. Je me disais que ce n’étais pas mon boulot, pas ma décision. Et que ce n’était de toute façon pas spécialement bon pour lui, qu’il apprenne que sa nièce souffrait en silence de son mutisme alors qu’elle le croyait aveugle de tout ça. Ca aurait peut-être changé quelques choses. Mais peut-être pas.

Frédéric, il fait désormais lui aussi parti de la masse. Il s’est éteins dans la foulé. Sans trop que je n’ai le temps de comprendre ce qu’il se passait. On m’avait appelé entre deux visites. Mort vite mais bien, comme l’espérait sa « fille ». Passant de la tornade, au trop calme plat des mers profondes.

C’est en fouillant un petit peu sa maison avant la ventes aux enchères, pour ne pas qu’ils tombent tout deux dans l’oubli d’une société qui ne ce serait aperçue de rien, ou encore le hangar d’un jeune couple de nouveau riche qui fini par tout brûler sur un coup de tête, que je tombais sur ces cahiers. Par dizaine, planqués ou rangés sous le lit. Tous avec pour en-tête « Toujours bien commencer mais ne jamais finir, ça évite de penser qu’il faut s’en contenter et s’arrêter là. » Ils étaient parsemés de phrases de son quotidien, de notes, de pensées à ne pas oublier ou de choses à graver pour toujours. Tous étaient pleins à craqué mais aucuns n’était fini, comme indiqué. Dans l’un d’eux je faisais mon apparition.

« PS : faire quelque chose pour le nouveau petit jeune que l’on m’a envoyé, il a l’air complètement stressé par je ne sais encore quoi ? Note à moi-même, lui apprendre la vie, sa beauté, ses chances et ses opportunités. On doit pouvoir en tirer quelques choses. »

Mais tout cela j’en prendrais conscience bien plus tard car sur le moment c’est un peu comme si les plombs avaient sauté dans ma tête. Le bruit tonitruant d’un tambour sur lequel on s’acharne, les lumières beaucoup trop vives qui s’alternent et la pluie assourdissante qui déferle sur le toit. C’est comme de la tristesse qui s’écoulerait le long des fenêtres en tentant de se réfugier par les petits trous à l’intérieur. J’étais juste triste de voir que dans sa folle vie, le vieux m’avait un peu remarqué. Et qu’au final il avait juste tout compris.

 

Lundi 17 octobre 2011 à 18:23


Vous la voyait cette fillette de presque pacotille assise sur le muret ? Bien sûr que vous la voyez ! Elle ne pleure pas et pourtant, il suffirait d'un rien pour la déstabiliser. Un pic, une blague mal placée, un coup de coude. Un regard même, ou bien un simple contacte. Je dis fillette de pacotille parce qu'en dehors de ses actes vitaux, elle n'agit plus. Telle une plante qu'on n'aurait pas assez arrosée, pas assez pris soin, elle ne vit plus. Du moins si elle tien c'est simplement en apparence. Et vous vous passez à côté, avec ce regard vif en coin, celui qui dit pauvre petite, quelqu'un devrait l'aider .. Mais vous ne faite rien. Pourtant ce n'est pas grand chose quelques minutes de son temps. Cela ne signifie pas de l'emmener en voyage, ou de la prendre sous son aile pour les dix prochaines années. Juste s'asseoir à ces côté. cinq, dix minutes pas plus. Un café si vous en avez même le courage. Rien que ça. On ne vous promet pas qu'elle en ressortira changée, que demain tout ira mieux et qu'elle prendra enfin sa vie en main. On vous suggère juste, qu'aujourd'hui vous lui redonniez le sourire. Qu'elle se sente écoutée et non plus rejetée. 

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