Hier encore je m'adonnais à la flagellation mentale.
En période de doute, refermée sur moi même, je ne savais que choisir entre les différentes manières que j'avais de me faire du mal. Scarification, arrêt de nutrition, reproches appuyés, baise inconnue. C'est un cliché mais l'on part du principe que si l'on s'afflige tous les maux du monde, les autres ne pourront jamais nous égaler. De ce fait l'on croit contrôler notre douleur … Que nenni. A fleur de peau, le moindre affronts extérieurs est par conséquent multiplié par cent. Mourir à petit feu, perdre toute envie de se battre, c'est la seule chose que l'on fini par savoir faire. Honteux et oublié de tous, est notre ressenti au quotidien.
Les voyages ont eu cela de « bon » qu'ils m'ont fait passer d'un extrême à un autre.
Je me fout de tout, du taf' et des collègues qui ne me plaisent guère, du regards désapprobateurs de certains badauds qui scrutent mon goût vestimentaire plus que douteux, parfois même de cet étrange personnage qui squatte mon lit. Avant, la peur au ventre, j'affrontais chaque réveil comme un obstacle de plus à la vie. Mes nuits n'étaient que délires, mes semaines un remous incessant, mes mois bien trop épuisants. Et arrivée en fin d'année, je prenais l'effroyable conscience de mon inactivité pesante. Ça me bouffait, j'en souffrais et ça s'empirait. « Il faut connaître ses limites et apprendre à les dépasser. » vue tatoué sur une charmante demoiselle. J'ai appris et maintenant je tente d'appliquer. Parfois on se marre, parfois on se chamaille. On commence tout juste à se disputer mais finalement quand on baise c'est pas si mal. J'ai vite compris que l'on ne regardait pas dans la même direction, alors j'ai arrêté de m'en faire. Je crée des projets que je suis apte à réaliser seule, je rêve en solitaire, logée entre ses bras mais n’attends plus de lui les mots qui rassuraient.
Dix mois entre autre, à/pour voir venir.