"Elle avait cet étrange visage d'enfant-adulte à vous briser le cœur." (Ernest Hemingway)

Lundi 16 décembre 2013 à 0:14


Premier matin pluvieux, première envie de sécher, de se recroqueviller sous la couette. Dehors le vent me susurre de rester bien au chaud, café en main, films enclenchés. Ça ne présage rien de bon et pourtant je me lève. Je trouve la force dans le souvenir de ces quinze derniers jours. Je sais qu'Alice m'attendra devant l'école, peut-être tomberais-je sur Jordan et Gemma en chemin, sur le conducteur de bus, peut-être. Du coup je me lève. Lavée, habillée, repassée, porte fermée .. Un pas dehors et je m'envole. Première journée de pluie mais j'ai l'impression de payer pour tous ces beaux jours passés. Tant pis je ferais avec. Aujourd'hui j'ai appris que des tongs se disent flip-flop … Rayon de soleil ! Au moins un truc que je n'oublierais pas.

Lundi 9 décembre 2013 à 23:07


Ce matin la prof a demandé où était Davide, l'un de mes camarade de classe.
J'ai joyeusement répondu " In your bed ! "

Après une longueeeee pauuusseee quiiii duuureeeee, grosse poillade de la prof, puis rectification de l'utilisation du pronom personnel.
Vive Cork !
 

Jeudi 5 décembre 2013 à 23:19


Aujourd'hui Il fallait raconter une visite chez le docteur. Je n'avais aucune idée, alors je leur ai sortie la blague de la grenouille qui va chez le médecin. C'était nul. Ils ont adorés. Depuis j'ai décidé de rester.

Bientôt deux semaines, les jours qui s’enchaînent au grand merci sans pour l'instant se ressembler. J'apprécie chaque instant, comme une remise à zéro. Le commencement d'une nouvelle vie. J'ai presque l'impression d'avoir toujours vécut ici. Ma maison, mon école, mes pots, mes sorties. Je suis toujours loin d'être bilingue, mais il y a ces moments, où les mots vous viennent sans les avoir cherché, tout naturellement. Cette musique qui passe et des bribes de cohérences qui s'en échappent. Un inconnu dans la rue, que vous savez aiguiller, ou qui vous explique où aller. J'adore ma « nouvelle » vie. Le matin on me salut en allemand, l'après midi je m'exerce à l'anglais, le soir on m'apprend l'italien. Je savais que je n'étais pas venue pour rien. Mary au petit soin, toujours à s'enquérir si tout va bien. Nos discutions nocturne, un café, puis deux puis quatre. Notre maladresse partagée. La maman qu'elle se veux être le temps d'un séjour.

Alors oui bien sûr je m'endors dans les bus, je loupe mes arrêts, je me perd un peu. Je rêvasse toujours trop et ne me rend pas compte que le bus qui démarre devant moi est le mien. Je courre, un peu trop chaque jour. Mais un peu de course ne fait de mal à personne .. Et puis parfois je demande juste mon chemin et l'on me propose gentillement de me déposer en voiture. Il y aussi la bouffe bien grasse, les gens tout roux qu'on se croirait dans un film, les oublie de pilles, les photos merdique de son téléphone. Des choses et d'autres … Mais, toujours pas de pluie et puis surtout de magnifique rencontres. En fait, j'adore ma vie tout court. Ça fait du bien !

 

Mercredi 4 décembre 2013 à 3:33


Commencer la journée sur une douche froide. Trottiner pour attraper le bus, prendre le bus, descendre au mauvais arrêt, accélérer le pas pour ne pas être en retard, demander aux passants, continuer d'avancer, commencer à être stresser, stresser, paniquer parce que l'on est en retard, demander à d'autres passants, continuer, toujours tout droit, marcher de plus en plus vite, presque courir, demander son chemin, encore, encore, gauche puis droite me dit-on, enfin je crois, se rendre compte qu'ils m'expliquent tous des chemins différents, laisser la panique s'en aller, en retard pour en retard autant ne pas arriver en sueur, se rendre compte que l'on est perdue, depuis 20 min, depuis 35min, 43, perdre toute la pression, passer devant de jolies magasins et se dire qu'il faudra revenir plus tard, demander son chemin, on va finir par y arriver, une puis deux puis cinq cigarettes qui s'enchaînent, retrouver mon chemin, arriver en retard d'une heure. Matinée normale pour une Sarah. Les heures de cours défilent, Alice m'avait laissé une place à côté d'elle. S’apercevoir que malgré sa gentillesse, elle ne sait pas s'arrêter de parler. Et bla, et bla, ET BLA ! Pétage de câble mais chut parce qu'elle est gentille. Je commence à m’inquiéter pour mon anglais, passer toute la journée avec une française, c'est loin d'être une très bonne idée. Mais je n'ose rien lui dire, parce chut elle est gentille. Une journée de shopping, une fille qui s'écoute parler. Ca y est, je suis claquée. Retour en bus, je tombe sur le même conducteur qu'hier soir, il se souvient de moi, de m'avoir oublié, de mon arrêter. Je tente de lui expliquer que je lui en veux, mais ce n'est pas vrai. Il me souris. Je descend. Finalement lorsqu'on ne se trompe pas de chemin, ce n'est vraiment pas loin. A la maison, Mary me raconte sa journée. Sans vraiment savoir pourquoi, elle m'explique qu'ici, les chauffeur de bus sont vraiment TOUS très gentil. J'en perd un peu mon sourire. Toujours autant de café, toujours autant de pub et de froid. Je tente la douche du soir pour remplacer celle du matin. Un quart d'heure de douche tiède et je fini par accepter le fait que j'ai passé une bonne journée !


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