Et il entra dans mon monde comme l’étincelle de vie, qu’il manquait pour y foutre le feu. C’était une rencontre d’un autre ordre. Ni sexuelle, ni infantile. Rien de comparable. Il me parlait du monde et je l’écoutais avec les yeux d’une gosse qui n’aurait encore rien vécut. Pourtant, toujours j’avais cru me sentir un peu supérieur, avec un certain passé, une certaine pratique. Du moins en sa comparaison. Avec lui je me rendais compte que mes « acquis » ce n’étaient que du vent. Du vide quoi. Ca me renversait. Etonnement, plutôt que de l’envier pour cela, j’en étais d'autant plus transportée. Il me passionnait, m’exaltait. Chaque jour j’en voulais plus. Et il avait toujours de quoi satisfaire ma faim. Il semblait tout connaître, sur tout et pourtant n’en parler comme pas grand-chose. Il vivait pleinement chacun de ses gestes et en gardait chaque souvenir bien en mémoire. Chaque leçon apprise, chaque morale. Qu’elle soit bienfaitrice ou non. J’aurais voulu le suivre, tous les jours marcher dans ses pas, m’instruire à chaque heures, chaque minutes que ma pauvre existence m’accordait en sa compagnie. Il m’expliquait que ce n’était pas comme cela qu’on apprenait. Que personne jamais ne faisait ainsi, qu’il fallait se lancer. Loin. Parce qu’il aurait toujours ses heures à lui, ses jours, parfois mêmes ses semaines à lui. Ces moments où il ne me serait d’aucune aide, d’aucuns apports. Il en avait besoin, c’était comme se retrouver lui-même je crois. Au milieu de toutes ses expériences.
Au-delà du présent.
Au-delà du présent.
Plus tard les sublimes mots du dit jeune homme..