Ceux qui s'éveillent, sont le cauchemar de ceux qui dorment encore.

Jeudi 26 avril 2007 à 22:06



Souviens-toi.


Souviens-toi de ce jour pluvieux. De cette soirée où tu m'attendais, seule, debout, les mains dans les poches. Souviens-toi comme la pluie était battante. Surtout rapelles-toi comme tu l'étais plus encore.

Immobile, les gouttes glissaient sur tes cheveux, sur ton visage, ta peau. Une marre d'eau avait finie par se former dessous de tes pieds ruisselant et continuait son chemin, plus bas dans la ruelle. Rappeles-toi les nuages grisâtres qui s'amoncelaient au dessus de toi, comme pour mieux te mouiller mais toi stoïque, tu restais là sans bouger.

Je te distinguais au loin, toi non.
Je ne te l'avais pas dis mais je m'étais alors arrêté dans ce chemin, plutôt que de t'appeler tout de suite. Plus je t'observais et plus je te trouvais belle, ici, comme ça, trempée jusqu'aux os, le mascara dégoulinant sur tes joues rosies par le froid. Tu semblais vouloir la défier cette foutue pluie. Comme si elle avait été l'incarnation de tous tes problèmes, de ceux du moment, qui ne tarderaient pas à arriver, ceux du passé aussi. Tu avais l'air triste, rêveuse, un brin heureuse et tout ça à la fois. Je ne me souvenais pas t'avoir déjà revu ainsi par la suite. Déterminée. A quoi pensais-tu? Qu'est ce qui te dérangeait tant ?

Quelques minutes se sont écoulées comme ça, puis tu t'es retournée. La fatigue, l'impatience peut-être. Finalement tu m'as apercue au loin dans la pénombre de cette ruelle. Tu m'as appelé d'un grand signe de la main. J'ai souri, je t'ai souri et toi aussi en retour. Une fois près de toi j'ai ouvert mon parapluie. Tu me l'as alors pris des mains, et refermé. En croisant ton regard je l'ai trouvé magnifique. Des grands yeux, couleur pluie, sans doute pour s'harmoniser avec le temps. En m'observant ainsi, j'avais cette impression étrange que tu pouvais lire en moi, comme jamais moi je ne pourrais le faire en toi.

Souviens-toi, j'ai déposé un baiser sur ton front mouillé, et je t'ai serré fort dans mes bras pour te réchauffer. Tu tremblais affreusement mais tu ne m'avais rien dit, laissant ainsi la pluie imperturbable prendre possesion de ton âme, de ton esprit et de tes souvenirs par la même occasion. Et elle encore qui tentait inlassablement de se frayer un chemin entre nos deux corps enlaçés qui voulaient ne plus jamais se quitter.

Souviens-toi comme nous étions trempé, et comment tu t'es enrhumée après. Souviens-toi de ce jour pluvieux, où la pluie était battante mais où tu ne semblais pas vouloir te laisser faire.
Souviens-toi de ce jour, où il faisait si bon être deux.



Moments d'égarements

Ayez une pensée vagabonde

Par bumble-bee le Samedi 28 avril 2007 à 22:33
Il est vraiment beau. Ce texte.
Merci beaucoup. C'est grace à ce genre de chose, que j'ai encore envi d'y croire =) Même si parfois, c'est pas facile ... De croire en l'amour.
Alors pleins de bonheur à vous :)
Par Distantwaves le Dimanche 29 avril 2007 à 19:45
Ca me rapelle beaucoup Barbara, de Prévert, mais ça n'en est que plus joli.
Par aleatoire le Lundi 30 avril 2007 à 18:28
c'est normale je l'ai écrit en y pensant ! ^ ^
bien vu
 

Ayez une pensée vagabonde

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