04/11
Monsieur, quand nous nous sommes rencontré nous n’étions encore que des gamins. Attendant une rencontre un peu plus bouleversante, nous nous retrouvions pourtant tout les vendredis sans jamais se dire grands mots. Vous n’étiez que ce jeune garçon, peut-être un peu trop jeune à mon goût, de ces cours du soir, dans lesquels je ne faisais que passer. Pour vous je n’étais qu’une fillette de plus, un rien plus coquine que les autres, de celles que vous retrouviez ces nuits sans pour autant me chercher et dont vous parliez à vos parents, ces mêmes soirs au dîner.
Monsieur, lorsque nous nous sommes rencontré pour la seconde fois, vous étiez déjà bien plus grand. Plus brun, plus mystérieux et de ce fait entriez alors dans mes clichés de prédilection. La parole facile, la gratte, le chant, et cette odeur qui me deviendra bien plus que familière. Je n’étais alors que la nouvelle fille de l’entourage, un rien plus métisse que les autres, peut-être un peu différente, vaguement troublante lorsque vous posiez vos lèvres déjà juste trop près de mon sourire.
Monsieur, sachez que c’est seulement lors de notre troisième rencontre que nous nous sommes découverts. Lorsqu’en tentant de vous plonger dans des yeux presque aussi sombre que votre regard, vous avez cru vous y retrouvez.
Sans vous je m’égare monsieur. Je fantasme. Comme une droguée, je suis en manque de vous.
ou pas assez ?