On disait que je m'y sentirais bien, que les habitants y étaient plutôt accueillant, à l'écoute. Pas dérangeant. On m'a fait croire que c'était l'endroit où poser ses valises, qu'il fallait faire confiance … Je n'ai déjà pas confiance en moi alors je ne vais pas commencer par les autres. Autant dire que j'y ai détesté chaque seconde passée. Un jour, une épreuve, une douleur. On espère la fin de journée comme une délivrance même si l'on sait que le lendemain sera tout aussi terrible.
On me parle de chose, ou d'autre .. J'ai l'impression d'être dans une bulle dont la superficie diminue à chaque mouvement que je fais. Ils s'articulent derrière, s’essoufflent en paraphrases mais sans succès. Dans un dernier élan, je tente de lire sur leurs lèvres, de focaliser sur leurs gestes pour y trouver un quelconque indice. Rien ! Plus je m'agite, moins j'ai de contrôle et moins j'ai de contrôle … Mon calvaire s’accélère, l’enfer devient réalité. Malgré leurs sourires brillants de bon vouloir, la paranoïa s'en mêle. Encore une semaine avant de pouvoir reprendre ma vie en main.