Hier j'ai regardé une dernière fois par la fenêtre avant de refermer les volets sur moi. J'ai fait le tour des pièces pour éteindre toutes les lumières et j'ai fermé chaque porte à double tour. Puis je me suis renfermée sur moi même, là, posée sur le canapé. Un instant. J'ai fermé les yeux un simple instant, juste ce qu'il me fallait pour que me revienne tous nos souvenirs communs.

J'ai repensé à nous. Enfin quand je dit nous, je pense aussi à Elles.
Car à mon grand regret il n'y a jamais eu de nous sans Elles et c'est bien domage.

Les différentes cours d'écoles que l'on a piétinées défilent devant mes yeux. Je nous revois au lycée aussi et cette façon dont nos liens pourtant si sérés ce sont si facilement dénoués. Qui l'aurait cru ? Nous on y croyais dur comme fer. Beaucoup trop à mon avis. Beaucoup trop mais on avait cet infime espoir qu'éprouvent toujours les gosses, que ça ne pouvait nous arriver à nous et que tout ça c'était rien que des conneries. Mais tu vois en fait on était comme tous les autres. Pas plus touchant, pas plus méchant non plus. On avait rien fait pour mériter ça mais juste gagner le droit de vivre, de vivre avec le temps. Sauf que le temps nous a fait changé tout les deux. Un peu trop. Ou juste trop ce qu'il ne faut pas.

Parfois je donnerais tout pour y retourner dans ce temps où tous les deux ça parraissaît plus que pour toujours. Dans ce temps où je ne voyais que par toi et vice versa. Ce temps là je l'aurais bien arrêté, souvent, pour qu'on se laisse vivre ce qui nous a été impossible par la suite. Et peut-être qu'un jour comme ça, lorsque j'aurais trouvé que le moment sérait venu, me prendrait l'envie de rappuyer sur lecture avancée pour revenir à cet instant où je n'aurais pas eu à repenser à tout ça. Parce que j'aurais vécut ce qu'il fallait vivre au bon moment, et qu'il n'y aurait donc aucune raison d'être nostalgique lorsque tout ce qui était à faire à été fait dans le bon sens des choses.

J'ai réouverts les yeux. Quelques heures se sont écoulées à ma montre. Mes yeux brûlent mais je ne veux pas encore remonter à la surface. J'attrape alors la télécommande, zappe sur une chaîne et laisse filer sans pour autant y croire, les dialogues des mauvais acteurs qui me semblent sonner si faux ce soir.