Parce que quand je lui dit quelque chose, il s'en fout je crois.
Alors il est rentré en cours comme ça, complètement à côté de ses pompes.
Par moment il semblait s'égarer.
Il observait la fenêtre et moi j'aimais à l'observer. Il y avait une telle insistance dans son regard, j'en frissonner d'émotions. Autour de nous le cour d'SVT, la prof, les élèves aussi. Un cours que je n'ai jamais suivit. Bêtement, j'avais peur qu'il y perce un trou rien qu'en la regardant cette foutue fenêtre et qu'il s'en aille comme ça, sans prévenir, sans rien dire de plus. C'était peut-être ce qu'il avait espéré en fait, se trouver derrière à l'heure qu'il était. Derrière ces barreaux. Je le comprenais.
C'est sans doute ce qui l'avait poussé à se shooter en même temps. Cette envie de voir les choses différemment, d'oser rêver se qu'on s'empêche habituellement, d'oublier aussi. Sûrement.
Pourtant c'était pas le genre nostalgique, c'est ça qui me faisait le plus mal pour lui. Plutôt le genre "bon vivant" comme on dit". Je "Carpe Diem" à volonté, j'évoque mes "aventures" avec toujours cette distance qui me fait paraître plus Don Jouan que ce que je ne suis en réalité. Ces bêtises que je raconte à tors et à travers parce que ça les fait rires ces abrutis, si j'arrêtais il ne comprendrai pas. Et toujours cet éternel "je m'en foutisme" profond, oui parce que le fin c'est trop gentil encore pour lui, qui ne lui collait pas du tout à la peau, mais parce que se donner un genre devant les pots, et avoir de la répartie envers les profs ça fait si "cool". L'abruti. Si tu stoppais un peu tes connerie, non ? Juste pour voir ?
Et puis il a lâché cette foutue fenêtre du regard, celle que je commençais à envier un peu finalement. Jalouse d'une fenêtre, quelle conne. Il s'est tourné vers moi et du plus naturellement du monde il a commencé à me parler. C'était pas comme nos discutions habituelle. Non parce que là il n'y avait pas cette peur de dire des conneries alors que l'autre on ne le connais pas si bien que ça, la peur de ne pas savoir comment il va réagir. Il m'a dit des choses qui m'ont faite sourire jusqu'aux oreilles, si seulement c'est possible. Il disait des mots, si beaux, que ça m'a rendu toute flagada du dedans. Si touchant ... Ca paraissait sincère. J'en ai rougit comme jamais encore. Rougir à en faire rougir une tomate.
En me regardant il a rigolé. Il a souri parce que sûrement qu'il n'avait jamais vue une métisse rougir. Il a ri et puis j'ai ri avec lui. On était toujours en salle d'SVT mais qu'est ce que ça changeait en fait, qu'est ce que ça pouvait nous faire ? On riait comme des cons et les autres cons se demandaient pourquoi on riait. On riait parce qu'on riait, parce qu'on ne savait pas s'arrêter et les autres nous enviaient parce qu'on riait. Rire à en avoir du mal à respirer. Rire à en devenir tout rouge. Rire à en rendre jalouse une tomate.
J'ai aimais rire comme une tomate.
Et puis la madame elle nous a vue. Et puis elle nous a engueulé aussi. Moi j'ai su m'arrêter parce que le "je m'en foutisme" je ne pratique que le fin. Lui il pratique que le profond alors bien sur ...
Mais les métisses qui rougissent restent encore les plus jolies va ! Même si elles sont plus rares.