Longtemps tu t'es cru incapable de pas mal de choses. A force de te le dire, tu as fini par y croire et finalement prendre goût à cette tristesse. Non pas que tu l'appréciais mais elle avait l'odeur du sentiment familier. Tu traînais tellement dedans qu'elle a fini par devenir ta maison, ton refuge, quand ce n'était pas ta prison. Et puis vînt la remise en question. Si ce n'est pas moi, peu-être bien que c'est les autres. Reprise de conscience, de confiance. Retour à la réalité. On partait de loin, mais de jours en jours, je retrouvais un air lucide derrières ses paupières bien trop souvent baissées. J'esquissais un sourire et tu me le rendais. Tout n'était pas perdu. Entre tes quelques moments d'égarement, tu reprenais tes activités, le fil des jours qui s'écoulaient. Ta vie en main.
Alors il est parti, c'est vrai, mais pourquoi s'en faire ? Forcément tu t'imagines dépendante, tu restes persuadées que tu ne sauras pas vivre pour toi même. Tu crois vivre au travers des autres, alors qu'il n'y a pas que ça. Tu savais vivre avant, tu t'en sortiras bien après ! Quand les questions restent sans réponses, ce n'est pas toujours parce que tu en ai la cause. Ne t'en fais pas, demain arrivera plus vite que tu ne le penses.