"La vie est ce qu'elle est." (inspiration Hyppolitienne)

Dimanche 17 avril 2011 à 2:03

 
Elle avait cru bon lui faire confiance quand si aimablement, il avait proposé son aide.

Elle se rappelait le bon vieux temps, leurs balades dans la voiture pourris de sa mère, le soleil qui tapait déjà si fort à onze heure à peine. Leur amourette naïf dans un environnement où tous leurs disait que ça ne fonctionnerait pas. Mais ça avait duré, un peu. Entre deux mondes dont ils ne faisaient pas vraiment partis, les sarcasmes des uns, la peurs des autres et leurs peur à eux, ils avaient réussi à faire abstractions de tout. Pendant quelques mois ça n'a plus qu'était sexe, rire et plaisir.
Comme n'importe qui d'autres évidemment, la fatalité leur était tombée dessus quelques fois. Les disputes de couples, les jalousies, et puis la distance, c'est sûr que ça n'aide pas mais ils avaient toujours fini par se relever. A deux. Alors quand venu de nul part sa sentence était tombée qu'il valait mieux se séparer elle avait pas tout de suite compris la petite. Elle avait d'abord cru à une mauvaise blague mais ne voyant aucun sourire se dessiner sur sa face, elle avait vite saisi que c'était du sérieux.
Pourquoi, comment et à quoi bon était alors des expressions devenues redondantes dans sa bouche. Il valait mieux pour lui peut-être mais pour elle c'était tout un monde qui s'obscurcissait du jour au lendemain. Puis elle avait commencé à faire semblant de s'accommoder. C'est ce qu'il fallait faire il paraît, quand on ne sait plus trop à quoi se raccrocher. "... non mais tu comprends bien ça venait d'un peu nous deux, on en pouvait plus ! " Sauf qu'au fond elle savait bien que c'était lui ce con qui ... avait voulu aller voir ailleurs en toute impunité. Et après le premier passage de ce qui dans un sens vous broie le coeur, il y a le retour d'autant plus douloureux qu'en fait on avait pas vraiment cicatrisé du premier passage. Ce jour là elle s'était pourtant promise qu'il irait se faire voir chaque fois qu'elle en aurait l'occasion.

Mais devant son grand sourire ravageur et ses yeux vert de chat botté, elle n'avait pas su résister quand si gentillement il lui avait proposé main forte.

Mercredi 2 février 2011 à 7:06


Il y a du passé qui vous retombe dessus comme ça, un soir en passant. Vous faisiez juste le tri dans vos affaires, une énième fois de plus. Et puis c'est venu d'un coup. De nul part. Après deux ans encore, c'est un coup dans le gueule. Bien qu'étrange.

Il y a fort longtemps, parmi ces lettres que je ne t'ai jamais envoyées

*

Je suis désolée.
trois mots comme ça, pas si anodin quand on sait à quoi s'en tenir. trois mots ça peut faire très mal parfois, surtout si c'est mal dit. Surtout quand ils sont bien placés. Trois mots, c'est pas grand chose finalement mais ça peut faire tellement.

Je suis désolée parce que te l'annoncer de la sorte ce n'est pas forcément ce que j'espérais. Et toi non plus j'imagine. Alors je m'en excuse. De te l'avoir dit trop tard. Seulement maintenant. Où est ce encore peut-être trop tôt ... De ne toujours pas savoir faire la part des choses. Comprends tu mes intentions ? Je suis désolée parce que les choses ne devraient jamais se passer de la sorte. Parce que tu penseras sûrement que j'aurais pu te le dire en face, mais tu n'imagine pas qu'à moi aussi ça puisse me faire mal. Désolée parce que tu auras sûrement raison. Je suis un peu lâche ce soir.

Ne m'en veux pas car je semble être la seule à voir les mauvais côtés qui arrivent. Excuse moi encore parce que je suis la seule à ne plus en redemander. Parce que malgré tout tu auras l'impression que je t'ai mené en bateau alors que c'est le bateau qui a fini par me prendre en otage. Désolée d'être la méchante de l'histoire, alors que tu as toujours pensé être le Grand méchant loup. Désolée de me sentir fautive mais si sincère à la fois.
*

Mercredi 26 janvier 2011 à 20:19


Quand je suis arrivée tu crachais déjà tes boyaux par terre. Une marre de sang gisait près de toi et s'écoulait jusque plus loin dans le caniveaux. Au fond qu'est ce que j'aurais bien pu faire de plus ? On m'avait appelé dès que possible, mais il était trop tard. Tu crevais sous mes yeux, la larme à l'oeil, sûrement plus parce que je te voyais dans ce sale état, qu'autre chose. Quelque part tu te doutais bien que la situation n'aurait pu durer éternellement comme ça. Entre deux mesures. Deux morceaux de piano. Et deux sauteries d'un soir.

Je le savais bien que je n'y pouvais plus rien. Que ce n'étais plus qu'une question de temps. Mais toi comme moi nous détestions ces silences interminables, ces blancs presque de mort, entre deux personnes qui ne savent quoi se dire. Nous ça ne nous était jamais arrivé. Au contraire parfois on en avait trop sur le bout de la langue. Impossible alors de se la fermer. Mais là ce soir tu crevais doucement, et je n'avais rien à te dire.

C'était bien ta veine, après la vie que tu avais menée, tu laisserais une dernière marque blanche de toi, entre les eaux croupies, les rats dégouts, entre les voyeurs de passages qui s'interrogeaient et les flics, ses incapables. Une belle vie que tu nous avais pondue là. Du sexe, de la drogue, un peu de sang, d'action et encore du sexe. Je t'enviais beaucoup tu sais, mais qu'est ce qu'on s'en foutait maintenant. Ca n'avait plus d'importance !

Et puis j'en ai eu marre de faire comme si de rien n'était, de ce silence de mort gênant qui s'installait peu à peu. A l'instar de tous ces pédants qui ne savent jamais quoi se dire, je préférais tomber dans les phrases bateaux pour combler le vide, plutôt que d'endurer encore ce silence affreux. Je n'allais décemment pas te laisser mourir comme ça. Alors je craquais :
-" Besoin de quelque chose ? Qu'est ce qui pourrait te faire plaisir ? J'aurais tellement aimé faire plus pour toi ..."

Tu encaissas le coup. Esquissas un sourire. Puis tu te servis de tes quelques dernières forces pour te foutre de ma gueule dans un éclat de rire plutôt inquiétant. A croire que notre métier ne m'avais vraiment rien appris. A voir crever les autres régulièrement, ça ne vous apprend pas pour autant à assumer la mort d'un proche. Et ironiquement tu hoquetas :
-" Un nouveau coeur. Que l'on inverse nos rôles. Moi aussi ..."

Saugrenu !
J'ai toujours trouvé saugrenu ton incapacité à prendre les choses sérieusement. D'autres y verraient une qualité, tout prendre à la légère, quelle chance ... Mais moi pas. Je trouvais ça agaçant et par ailleurs, plus que déplacé, pour continuer jusque que le jour même de ta mort. Tu me diras tu n'es pas plus en tord que moi. A croire que notre métier ne t'avais rien appris non plus. A être risible seulement.

A voir crever les autres régulièrement, ca ne vous apprend pas pour autant à assumer les choses le jour votre propre mort.

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Vendredi 21 janvier 2011 à 20:41


Il avait ce petit air un peu naïf mais prêt à tout qui me plaisait beaucoup.
A tout essayer, à croire en nous, à un passé que l'on voulais mutuellement oublier. Il était prêt à croire tellement, tellement plus en nous que dans le reste que ça me donnait confiance et qu'à mon tour, j'y croyais, un peu aussi.

Hippolyte, les cours du soirs, sa folle aventure de vie et son petit air en coin. Aujourd'hui encore c'était comme si l'on ne s'était jamais quitté.
Une soirée passé loin du groupe, loin des groupies qui l'entourent constamment. Loin de nous même. L'oublie de nos habitudes, la découverte d'une personnalité qu'on ignorait, des regards qu'on ne s'était jamais échangés. Sa connerie, ma connerie ... son air en coin.

J'ai toujours craqué pour des mecs différents. Sans arrogance aucune, j'apprécie la compagnie de ceux qui sont capable de me faire croire que je suis importante. Même si ce n'est que supercherie. Ceux qui si possible me disent différentes de celles qu'ils ont croisé par ailleurs. Oui je suis une peste à sale caractère et oui j'assume quand je dit que je ne supporte pas la normalité. Mais même si dans le fond, je me sais faire partie de la masse, lorsque ça sort de la bouche d'un inconnu, la donne change.

Hippolyte il me vend du rêve comme on dit. Ensemble le monde nous appartient et l'on se joue de tous. Des ragots, des imposteurs. Du monde en générale. Si je ferme les yeux très fort, il y a ce rêve que je refais quelque fois. C'est assez banale en fait, un peu trop fleur bleue sur les bords. C'est juste l'histoire d'un garçon et d'une fille qui pensent tout comprendre ou presque à la vie et qui du coup n'ont plus aucune limite.

C'est l'histoire de deux corps perdus, un soir un peu trop alcoolisé, qui pensent avoir tout gagner puisqu'ils n'ont plus rien à perdre.

Vendredi 8 octobre 2010 à 23:21


Le dit jeune homme chante :

" Et moi le loup je chantais pour elle. Je chantais à l'éternité qui est le seul temps qui existe vraiment. Ah ! J'aimerais tant pouvoir te confier ce que tu es en moi, cette flamme qui repose en mon coeur, ce feu immortel. C'est un besoin sans cesse plus important qui me pousse à hurler et quand j'y penses, je ne le comprends pas. Je ne peux le comprendre. Dans ce monde du rêve, là où les astres brillent de milles feux, je crois que l'amour n'a pas de véritable nom hormis celui d'absolu. Pourquoi toi et pas une autre, pourquoi moi, pourquoi est-ce que je t'aime ? Nul besoin de répondre, il n'existe pas de réponses. Ce qui est, est et reste à tout jamais.

Princesse, je t'aimais, je t'aime et je t'aimerais. "
Extrait du Chant à la princesse (le premier)

" Princesse, tu me dis qu'ils t'ont abandonné. Je ne t'abandonnerai jamais. Mais il se pourrait que les choses changent, en fait elles changeront. Personne ne me trouvera, personne ne me connaîtra mais je garderais un oeil sur toi. N'oublie pas ceci. Je n'imagine peut-être pas à quel point. Les choses n'ont pas encore changé. Peut-être que je me trompe, peut-être me verras-tu. Quoi qu'il en soit, je serais là. Avant de partir, c'est toi que je verrais. Et tu t'éloigneras du gouffre.

Princesse qui pleurais, qui pleure et qui souriras. "
Extrait de la Deuxième complainte à la princesse


Vous n'êtes pas obligé, mais allez voir quand même ..

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